AGOA - La promotion des droits humains incontournable

Bonnie Sharif, présidente de l'ONG ODIMA, lors de son entrevue avec la presse hier 

Des ateliers sont organisés par l’Organisation pour le dévelopement intellectuel de Madagascar. Ce, pour la promotion des droits humains.

Un enjeu de taille. Parmi les conditions primordiales d’éligibilité à l’African Growth Opportunity Act (AGOA), un marché préférentiel entre les États Unis et l’Afrique, la promotion et le respect des droits humains figurent en tête de liste. Nul besoin de le démontrer ni d’être un spécialiste pour savoir cela. Quoi qu’il en soit, certains indicateurs peuvent faire office de tableau de bord par rapport à cela, notamment pour Madagascar qui reste éligible à cet accord préférentiel.  C’est ce qui a été dit à la table des discussions pendant la première journée des ateliers organisés par l’Organisation pour le développement intellectuel de Madagascar (ODIMA), hier. Effectivement, le marché américain est un grand pourvoyeur de devises mais aussi d’emplois pour Madagascar, avec au moins cent mille emplois directs qui font vivre au passage des familles qui dépendent des entreprises exportatrices de produits comme la vanille ou encore le textile. 

Des produits qui entrent en franchise de droits dans l’AGOA. « La problématique qui se pose à nous actuellement est la façon pour Madagascar de maintenir ces relations commerciales avec les États-Unis, mais aussi de les développer, car s’il advient que celles-ci viennent à rompre, des milliers d’emplois seront fauchés au passage », confie Bonnie Sharif, fondatrice de l’ONG ODIMA. Pour Rémy Henri Botodia, formateur lors de ces ateliers, “Madagascar dispose déjà d’une stratégie nationale de L’AGOA. Il revient à tous les acteurs économiques, politiques, à la société civile, bref à tous les participants à la vie du pays, de mesurer la portée de l’importance du respect des droits humains et la promotion de ceux-ci au sein de cet accord préférentiel. La Grande île, qui figure dans le top 5 des exportateurs de textile à destination des États-Unis, y trouverait une occasion de consolider cet avantage en promouvant les droits humains». 

Avantages considérables

Récemment, une délégation malgache a participé au 20è forum de L’AGOA à Johannesburg, en Afrique du Sud, avec la reconduction de cet accord préférentiel qui était discuté. Plusieurs pays, dont Madagascar, figurent parmi ceux qui ont tiré des avantages considérables de ce marché en augmentant massivement leurs exportations vers les États-Unis. La reconduction de cet accord (qui est censé prendre fin en 2025) serait donc bénéfique pour la Grande île, qui compte également diversifier ses produits à destination du marché américain. L’année dernière, les échanges entre Madagascar et les États- Unis ont généré de considérables bénéfices économiques, avec des échanges qui ont frôlé la barre du milliard de dollars. Une aubaine et une manne économique  à ne pas laisser passer. Côté américain, les États-Unis ne comptent pas laisser le marché africain, d’où le projet de prolongement de cet accord préférentiel jusqu’en 2045. Preuve en est donnée par la position du gouvernement américain. «Les États-Unis s’engagent sans réserve en Afrique», avait déclaré Joe Biden, président des États-Unis, lors d’un sommet entre dirigeants africains et américains l’année dernière. 

Itamara Randriamamonjy

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