RÉTROSPECTIVES - 2025, un goût amer de suspicion d’empoisonnement

Entre drames collectifs et enquête criminelle, 2025 a été dominée par des intoxications alimentaires à répétition et par l’affaire d’Ambohimalaza, qui demeure sans vérité judiciaire.

Une famille de victimes d’empoisonnement à Ambohimalaza réclame la vérité.

Depuis janvier 2025, Madagascar a traversé une année sous tension autour des intoxications alimentaires et des soupçons d’empoisonnement. La situation a basculé nettement à partir de la mi-juin.

Les premiers mois ont connu des alertes ponctuelles et des hospitalisations dispersées. Aucun signal national ne s’est imposé. Mais dès la seconde quinzaine de juin, une vague d’incidents graves a touché plusieurs régions. Elle a nourri une anxiété collective et une défiance envers la restauration de rue et les repas de cérémonie. Les médias et les autorités ont rapporté un bilan qui s’est rapidement aggravé. Au moins quarante-deux décès ont été recensés depuis la mi-juin. Plusieurs hospitalisations ont suivi. Les établissements populaires ont perdu leur clientèle, surtout à Antananarivo, où les gargotes ont vu leurs revenus s’effondrer face à la psychose ambiante.

L’affaire d’Ambohimalaza s’est imposée comme le drame central de l’année. Au cœur de l’hiver austral, une fête familiale s’est transformée en tragédie. Des dizaines de convives ont présenté des symptômes aigus après le repas. Les bilans médiatiques ont indiqué une fourchette de victimes très élevée. Le dossier a été qualifié d’« empoisonnement volontaire ». 

Cette qualification a représenté un tournant symbolique et juridique qui a bouleversé le pays. À la fin juin, le thème de l’empoisonnement a dominé les reportages. Les résultats toxicologiques n’ont pas encore précisé le type de poison. Cette absence d’information a alimenté controverses et attentes.

Plus de quarante décès

 L’incertitude a renforcé la peur sociale et la prudence des consommateurs. La fréquentation des petits restaurants a chuté. Les commerçants de quartier ont souffert.

Parallèlement à Ambohimalaza, plusieurs foyers d’intoxication alimentaire ont été signalés dans le pays. Les causes et les contextes ont varié. Un dossier marquant est apparu à Ambositra. Il était lié à la consommation de mortadelle avariée. Le tableau clinique a été compatible avec le botulisme. Le bilan mortel a atteint deux chiffres. Les recensements agrégés par la presse et les analyses récapitulatives publiées fin juillet ont dressé un paysage national inquiétant. Plus de quarante décès se sont concentrés en moins d’un mois. Au moins six régions ont été touchées. Plus de soixante hospitalisations ont été signalées. Les rapports ont mentionné un renforcement ponctuel des inspections et des interpellations dans la capitale. Cette évolution a montré une réponse administrative et policière en cours de structuration face à une crise protéiforme.

Au fil des semaines, la crise a révélé des failles dans la chaîne de sécurité alimentaire. La conservation et la traçabilité des denrées ont posé problème. Les contrôles sanitaires sont restés inégaux. Certaines pratiques à risque ont persisté dans les circuits informels. Les rassemblements familiaux ont montré leur vulnérabilité. Les reportages ont décrit la pression psychologique sur les ménages et sur les restaurateurs. La consommation hors domicile a diminué de manière drastique. La rumeur a diffusé la tension. Les urgences hospitalières ont été saturées.

Le champ médiatique a adopté un double focal. D’un côté, il a insisté sur l’information de prévention et sur la vigilance sanitaire. De l’autre, il a suivi le volet judiciaire. L’affaire d’Ambohimalaza est devenue le dossier emblématique. Elle a concentré l’attention et les interrogations sur les mobiles, les responsabilités et les implications pénales. Le dossier reste en cours d’instruction.

Gustave Mparany

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