| Le peuple d’Ambodovoanio lors de l’ouverture du festival Somaroho. |
Entre pressions économiques, attentes sociales fortes et projets structurants, le Nord du pays a traversé une année charnière. L’événement majeur demeure sans conteste l’achèvement de la Route nationale 6 reliant Ambanja à la capitale du Nord. Cette infrastructure stratégique a insufflé un nouvel élan à l’économie du Nord de Madagascar, rétabli les échanges et ravivé l’espoir d’un désenclavement longtemps attendu. La remise en service du pont de Mahavavy, grâce à l’installation d’un pont modulaire, a renforcé cette dynamique, tout en rétablissant une circulation fluide des personnes et des marchandises. Mais cet élan reste fragile.
Mais la rupture persistante du pont d’Ifasy rappelle que le développement ne peut être partiel. Blocages de camions, pénuries temporaires, hausse des prix, cette situation révèle les limites d’un développement inachevé et alimente l’inquiétude des populations et les acteurs économiques à l’approche de la saison cyclonique.
À ces difficultés s’ajoutent les coupures d’électricité chroniques, devenues presque banales à Antsiranana, mais aux conséquences économiques et sociales dévastatrices. Entre entreprises paralysées, ménages éprouvés et promesses sans lendemain, l’énergie demeure le talon d’Achille du développement régional. Commerces, industries, services, tous subissent les effets d’un déficit énergétique devenu chronique. Faute de solutions concrètes, l’électricité reste un enjeu central du mécontentement social.
La crise au sein de la société stratégique Secren, considérée comme le poumon de la ville, illustre la fragilité du tissu économique local. Retards de salaires, grèves à répétition et médiations inabouties traduisent un malaise social profond, au-delà même des contraintes infrastructurelles.
En revanche, la multiplication des festivals culturels, avec en tête le Sômarôho de Nosy Be, témoigne d’un dynamisme culturel croissant. Les infrastructures récemment inaugurées à Nosy Be (stade, logements sociaux, parc solaire) illustrent, quant à elles, une volonté d’investissement public structurant. La hausse du prix de la vanille, quant à elle, offre un répit aux producteurs sans toutefois dissiper toutes les frustrations.
Raheriniaina