BESARETY - Un homme enseveli décroche les appels et meurt

Un couple et leur fille de 11 ans ont été pris sous les décombres de leur maison qui s’est écroulée. L’homme n’a pas survécu.

Les secours en train d’enlever les décombres.

Une maison à deux étages, fragilisée par les pluies diluviennes qui se sont abattues depuis plusieurs jours sur la capitale, s’est écroulée jeudi en fin d’après-midi, à Besarety.

Sous les décombres, une famille s’est retrouvée piégée. La mère et sa fille de 11 ans ont pu être extraites vivantes, l’une par un voisin, l’autre par les pompiers après une heure de lutte. Toutes deux ont été conduites à l’hôpital. La mère a été trouvée couverte d’ecchymoses mais consciente, la fillette était en état de choc. Le père, lui, n’a pas survécu. Son corps a été retrouvé au petit matin, après une nuit entière passée sous les gravats.

Selon sa belle-sœur, Sarah Hasina Rahantanirainy, l’homme, âgé de 42 ans, avait encore donné signe de vie après l’effondrement. Coincé au niveau du rez-de-chaussée, il avait pu décrocher les appels téléphoniques mais il était incapable de parler. Il envoyait des signaux pour montrer qu’il respirait encore. Vers 20 h 30, son téléphone s’est définitivement éteint. Les secours n’ont pu le dégager qu’au lever du jour.

Courant

Sa femme devrait sortir prochainement de l’hôpital. Le couple avait deux enfants, dont l’aîné se trouvait à l’école au moment du drame. Leurs voisins racontent que la maison, de construction traditionnelle, était déjà fissurée. La famille projetait de déménager.

Au moment du drame, la pluie venait de cesser quand un fort craquement est survenu. Les témoins, craignant une électrocution, sont intervenus en premier. La Jirama a mis du temps à couper le courant. Cette rapide prise en main des secours par le voisinage n’a cependant pas pu empêcher les vols. Le défunt était vendeur à la poissonnerie. Il était connu pour sa générosité. Il offrait des emplacements à ceux qui voulaient vendre leurs produits, témoigne Alain Ranarivelo, un voisin.

La police du troisième arrondissement a sécurisé le périmètre et a régulé la circulation durant l’intervention des secours. L’ambulance de la commune urbaine d’Antananarivo a pris en charge l’enlèvement du corps. Au-delà du drame familial, l’accident révèle une fois de plus la vulnérabilité des habitations anciennes face aux intempéries et met en exergue la lenteur des secours qui, selon les témoins, a coûté une vie qui aurait peut-être pu être sauvée.

Haja Léo

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne