Head coach des Ankoay dames du 3x3, Anthony Andriamaholy a vécu, le dimanche 7 décembre au Palais des Sports, l’un des plus grands moments de sa carrière.
| Anthony Andriamaholy est fier du titre de champion d’Afrique acquis dimanche, au Palais des Sports de Mahamasina. |
Un coach devenu incontournable presque par hasard. Né le 8 octobre 1984, marié et père de deux enfants, Anthony Andriamaholy n’était pas destiné à devenir entraîneur. Joueur de basketball à l’époque, il bascule dans le coaching en 2005 lorsqu’une association d’étudiantes venues de Fianarantsoa lui demande d’assurer un match au cours d’un tournoi à Antananarivo. Il accepte aussitôt. Ce club, le JEA, deviendra plus tard un pilier du basketball féminin, évoluant désormais en N1A. « C’est par accident que je suis devenu coach », résume-t-il avec son humilité habituelle.
Rapidement, il accumule les succès : champion de section et de ligue en 2008, puis quatrième du championnat national en 2009, année où l’appellation N1A dames apparaît. Installé à Antsirabe depuis 2009, il dirige toujours le club JEA d’Antsirabe, régulièrement placé parmi les trois ou quatre meilleures équipes du pays. Son ambition reste claire : franchir enfin ce plafond de verre. Pour y parvenir, il a créé des catégories de formation U, un investissement devenu la marque de fabrique du club.
Les résultats suivent: champion de la ligue de Diana en 2016, puis champion de la CCOI la même année à Antsiranana, un premier titre majeur qui lui donne la stature d’un entraîneur capable de mener un collectif au sommet.
Chanceux
Sous son impulsion, les U18 deviennent championnes de Madagascar en 2022 à Maevatanàna, tandis que les U20 terminent vice-championnes en 2023 puis championnes nationales, en 2024, à Farafangana. En 2025, les deux catégories montent encore sur le podium national.
JEA devient ainsi un creuset de talents : Emeranchine Raherimanana, championne d’Afrique 3x3 en 2024, Taratra Ramahatra, Karen, Nomena – toutes sont passées entre ses mains avant de briller sous le maillot des Ankoay. Mais le palmarès personnel d’Anthony ne s’arrête pas là. En 2023, il décroche avec la sélection féminine la médaille d’or des JIOI à Madagascar, un souvenir impérissable pour lui.
L’émotion du titre africain 2025 reste tout aussi vive. « Je n’ai pas beaucoup d’expérience en 3x3, je suis un coach chanceux. La formation du coach Deda et le travail aux côtés du coach Ramora ont facilité mes tâches », souligne-t-il.
Son match-référence? La demi-finale contre le Kenya : « Menées et proches de l’élimination, les filles ont renversé la rencontre avec une combativité incroyable. » La finale contre l’Égypte, elle, n’est qu’une confirmation logique. Pour Anthony Andriamaholy, cette aventure porte un message clair: « Tant que le match n’est pas fini, il ne faut jamais perdre espoir. Aux jeunes, je dis : faites du sport avec sérieux et abnégation, il peut vous mener loin. »
Donné Raherinjatovo