Incroyable mais vrai. Il faut presque autant de temps pour rallier Anosibe à Imerintsiatosika que faire le trajet Tana-Paris. C’est dire. La circulation est autant bloquée par le nombre exponentiel des usagers de la route que par la solution adoptée par les agents censés gérer le trafic sur cet axe de la RN1. Ils bloquent la circulation dans un sens pendant une heure et libère ensuite l’autre sens durant un tour d’horloge. Ceux qui empruntent régulièrement ce trajet ou ceux qui ont le malheur pour diverses raisons de prendre cette direction, ont connu le pire calvaire de leur vie samedi. Au bout d’une heure d’attente, le nombre de véhicules, motos et voitures inclus a atteint un niveau tel qu’il est impossible de défaire le nœud gordien qui s’est formé. Les motos ont complètement bouché l’issue comme un essaim de sauterelles qui assaille toute une région.
Et avec la période de fête, la situation se complique alors que la solution proposée ne change pas et s’applique avec entêtement et sans réflexion.
L’organisation préférée des agents de la circulation dans tous les carrefours de la ville est la même et crée plus de problème qu’elle n’en résolve. C’est le cas sur la rocade Iarivo, au rond-point de Nanisana, d’Andranobevava, d’Ankorondrano, d’Alarobia, au rond-point du By pass où les bouchons débutent à la station Jovena Iavoloha.
Les agents sont censés fluidifier le trafic partout et non le contraire. Il est aberrant d’insister sur une solution sans efficacité qui irrite les usagers, crée un stress inutile, fait perdre beaucoup de temps et de l’argent à tout le monde. Le pire est que c’est devenu permanent, à toutes heures à certains endroits.
La régularisation de la circulation incombe au ministère de la Sécurité publique et l’opinion attendait justement une amélioration depuis l’avènement de la Refondation. Ce qui n’est visiblement pas le cas, l’héritage est resté entier et intact alors que le gouvernement a deux mois pour effacer toutes les situations qui ont fait souffrir la population.
La présence des agents de la circulation est absolument nécessaire sinon la situation sera pire, mais ils doivent agir avec plus d’intelligence et de réalisme. Il faut limiter la durée de l’alternance de la circulation selon la situation et non pas l’appliquer de manière systématique et mécanique en attendant que les feux tricolores et les fly-over viennent à la rescousse. Pour le moment, ce n’est pas dans les priorités, étant donné qu’il y a d’autres urgences pour le gouvernement. La gouvernance sortante a laissé des ardoises partout, des trous béants dans divers domaines pour ne citer justement que la maintenance et la réhabilitation du réseau routier. Le Fonds d’entretien routier a été remplacé par le Fonds routier avant de finir par Fonds sans fond.
Rétablir la situation et remettre le pays dans le sens de la marche n’est pas une mince affaire alors que l’opinion et la population sont impatientes et réclament des changements immédiats. Il faut compter sur un miracle avec la fête de la Nativité mais, en attendant, il faut affronter la bagarre de Noël dans la capitale et ailleurs.
Sylvain ranjalahy