ASSEMBLÉE NATIONALE - Les ministres passent un test face aux députés

Le gouvernement affronte ce lundi sa première séance de questions-réponses à l’Assemblée nationale, un mois après sa nomination. Cette rencontre permettra de jauger ses premières actions face aux urgences nationales.

Herintsalama Rajaonarivelo devrait faire face aux questions des députés lundi.

Les membres du gouvernement sont attendus lundi à Tsimbazaza pour leur premier face-à-face officiel avec les députés. Cette séance de questions-réponses, inscrite à l’ordre du jour, constitue un test majeur pour l’équipe du Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo. Depuis la présentation du Plan de mise en œuvre de la Politique générale de l’État (PMO-PGE), restée sans questions de la part des élus, ce rendez-vous fera office de véritable entrée en matière pour le chef du gouvernement. Si certains ministres ont été brièvement interpellés mi-novembre, c’est la première fois que l’ensemble du gouvernement est soumis à un exercice de redevabilité collective.

Cette séance intervient un peu plus d’un mois après la nomination des ministres, investis d’un mandat resserré à deux mois pour démontrer leur efficacité. Elle prend ainsi la forme d’une évaluation intermédiaire, au moment où les priorités nationales mises en lumière par la mobilisation de la «Gen Z» attendent toujours des réponses concrètes. Les questions urgentes, qu’il s’agisse des coupures d’eau et d’électricité ou de la stabilisation des prix des produits de première nécessité, n’ont enregistré aucune avancée notable.

Les députés sont, eux aussi, attendus quant à la manière dont ils exerceront leur rôle de contrôle. Le changement de ton observé lors des débats sur la Loi de finances, marqués par des échanges substantiels avant son adoption, pourrait annoncer une nouvelle dynamique. Reste à savoir si les élus maintiendront cette posture ou s’ils retomberont dans la pratique habituelle des séances de doléances, qui ont longtemps éclipsé les véritables débats de fond.

Dossiers sensibles

Plusieurs dossiers sensibles exigent désormais des réponses claires. Les coupures d’électricité, de plus en plus fréquentes, perturbent à la fois l’économie et la vie quotidienne, sans qu’aucune stratégie précise n’ait été annoncée. L’accès à l’eau potable demeure problématique dans de nombreux quartiers, notamment dans les grandes agglomérations.

Autre sujet délicat : le tarif de l’internet. Le bras de fer entre l’État et les opérateurs se poursuit, faute d’accord durable. Les offres promotionnelles nocturnes proposées par les opérateurs n’ont pas été considérées comme un changement structurel, tandis que l’État évoque une éventuelle libéralisation du secteur, sans en préciser ni le calendrier ni les modalités.

Parallèlement, la recrudescence de l’insécurité revient au centre des préoccupations. Les récentes découvertes de morts suspectes dans plusieurs localités, tant urbaines que rurales, ravivent les inquiétudes et devraient donner lieu à des interpellations approfondies.

Enfin, la concertation nationale, lancée sans feuille de route clairement définie, soulève de nombreuses interrogations. Les députés devraient demander des précisions sur ses objectifs réels, son calendrier, ses acteurs et son articulation avec le processus institutionnel en cours.

Cette séance de questions-réponses s’annonce comme un moment charnière, tant pour le gouvernement que pour la crédibilité du Parlement dans l’exercice de ses prérogatives constitutionnelles.

Tsilaviny Randriamanga

1 Commentaires

  1. En définitive, rien n'est encore réglé !! faudra t il attendre combien de temps ? Refondation ou au fond nous sommes ???

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