AGRICULTURE - Un projet de contrôle des récoltes contaminées à l’étude

La problématique des aflatoxines suscite un intérêt croissant chez les chercheurs et les acteurs du secteur agricole. Ces substances toxiques, générées par des champignons présents sur certaines cultures, affectent principalement le maïs et les arachides, deux denrées largement consommées dans le pays.

Selon Haja Mahandry Andrianisa, associé de recherche spécialisé sur l’aflatoxine, « la contamination est variable selon les cultures et les régions ». Une étude d’échantillonnage menée récemment a permis d’identifier les zones les plus concernées. Pour les arachides, les régions touchées sont Amoron’i Mania, Boeny, Anosy et Androy. Pour le maïs, les cas les plus fréquents se trouvent à Boeny et Vakinankaratra.

Il explique que « les agriculteurs peuvent limiter la prolifération de ces champignons grâce à plusieurs pratiques ». Parmi les mesures recommandées figurent l’utilisation de biopesticides, un meilleur suivi de la chaîne de valeur, ainsi qu’un séchage et un stockage adaptés. Il souligne aussi l’importance de « garder les produits au sec et bien ventilés » pour réduire naturellement les risques de contamination.

Aujourd’hui, la production nationale de maïs et d’arachides demeure insuffisante pour satisfaire la demande locale. Dans certaines régions, « les arachides produites localement ne sont même pas consommées sur place », ce qui renforce la dépendance du pays vis-à-vis des importations. Pour Haja Mahandry Andrianisa, « si la lutte contre les champignons est renforcée, la production pourrait augmenter et mieux répondre aux besoins du marché ».

Pour avancer sur ce sujet, un atelier national consacré aux aflatoxines s’est tenu à l’Hôtel Ibis Ivandry, à Antananarivo. Des représentants de plusieurs ministères, des chercheurs et des acteurs des filières maïs et arachides y ont partagé « les résultats des enquêtes nationales et les pistes de collaboration ».

Irina Tsimijaly 

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