Le député français Bruno Fuchs, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, est en visite à Madagascar. Son agenda prévoit des rencontres avec les autorités malgaches.
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| Le député Bruno Fuchs, lors d’une prise de parole à l’Assemblée nationale française. |
«Écouter, comprendre et échanger avec les nouvelles autorités, suite au changement de gouvernance ». Tel serait l’objet de la visite de Bruno Fuchs, selon une information relayée par une source proche des tenants du pouvoir.
La source confirme que le parlementaire français a débarqué sur la Grande île via le vol Air France de la nuit dernière. « Une série de rencontres avec les autorités locales figure dans son programme », ajoute-t-elle. Contactée, l’ambassade de France n’a pas répondu à la demande de confirmation de l’arrivée de Bruno Fuchs, ni sur la raison de sa visite, jusqu’à l’heure. Des sources politiques et administratives confirment toutefois l’arrivée de l’élu français sur le territoire malgache.
De prime abord, l’idée pourrait être que la visite se fasse de manière discrète. Outre une probable rencontre avec Christine Razanamahasoa, ministre des Affaires étrangères, les autres rendez-vous du député Fuchs pourraient se tenir hors des objectifs et des micros des médias. Pourtant, un entretien avec le colonel Michaël Randrianirina, chef de l’État, serait au programme. Cette approche discrète s’expliquerait par le fait que, au-delà de la coopération bilatérale classique, le voyage du parlementaire français revêt surtout une dimension politique et géopolitique.
Certains, dans le cercle autour des tenants du pouvoir, se félicitent de cette visite en soutenant qu’elle « augure la reconnaissance internationale du pouvoir actuel ». Toutefois, une source diplomatique explique que « la reconnaissance internationale a déjà été acquise tacitement avec la présence massive des ambassadeurs à la cérémonie de prestation de serment du chef de l’État ». Les visites de courtoisie, où il est question de renforcement de la coopération, ainsi que la poursuite ou la relance de financements et de projets, le démontreraient également.
« Bien qu’il soit peu connu du public, Bruno Fuchs a un réseau d’influence internationale vraiment conséquent. Sa visite à Madagascar et ses observations sur la situation dans le pays pourraient effectivement être déterminantes pour consolider la reconnaissance internationale du nouveau pouvoir », concède la source diplomatique. Elle met toutefois l’accent sur la réputation de l’élu du Haut-Rhin dans le microcosme de la diplomatie française.
Dimension stratégique
«Le député Fuchs est l’homme des coulisses de la diplomatie française. Certains le considèrent, d’une manière officieuse, comme le numéro 2 du Quai d’Orsay. S’il est à Madagascar, c’est que la démarche diplomatique pourrait revêtir une dimension stratégique», indique la source diplomatique. Outre la question de la reconnaissance internationale des nouveaux tenants du pouvoir, il s’agirait surtout, pour Paris, d’un premier pas afin de nouer directement le dialogue avec les nouvelles autorités après la crise.
Pourtant, Arnaud Guillois, ambassadeur de France, a déjà été reçu par le chef de l’État et le Premier ministre le 23 octobre. Selon le communiqué de la représentation diplomatique : « L’ambassadeur a rappelé combien la France était attachée à la relation avec Madagascar et avec la nation malgache. Il a présenté la variété des projets menés par la France à Madagascar et souligné le souhait de la France d’orienter la relation selon les besoins exprimés par les nouvelles autorités et par la population ».
La visite de Bruno Fuchs aurait pour objectif de bétonner les intentions affirmées par l’ambassadeur Guillois. D’autant plus qu’il s’agit de la première visite d’une autorité politique internationale à Madagascar, n’ayant pas trait à une mission d’accompagnement de sortie de crise. Mais il s’agirait aussi de rattraper un certain retard diplomatique qui pourrait avoir des conséquences géopolitiques.
Depuis la prestation de serment du colonel Randrianirina et la nomination de Herintsalama Rajaonarivelo, Premier ministre, les rencontres avec les diplomates occidentaux s’enchaînent. Par exemple, sur sa page Facebook hier, la délégation de l’Union européenne (UE) rapporte que « pour la deuxième fois en une semaine », Roland Kobia, ambassadeur de l’UE, s’est entretenu avec le chef du gouvernement. La primature parle de l’intention de l’Europe de « rouvrir des financements suspendus ».
En coulisse, cependant, des voix diplomatiques reconnaissent que la Russie a pris de l’avance par rapport aux chancelleries occidentales sur le rapprochement avec la nouvelle administration. Le 16 octobre, soit la veille de la prestation de serment du colonel Randrianirina, une délégation de l’ambassade russe a été reçue par le Conseil de la présidence de la refondation de la République. C’était le premier rendez-vous diplomatique du nouveau pouvoir.
Le 21 octobre, Andrey Andreev, ambassadeur russe, a été le premier représentant diplomatique reçu, en tête-à-tête, par le chef de l’État. Par la suite, le colonel Randrianirina a accordé une interview exclusive au média russe Sputnik. En coulisse, la diplomatie russe s’active afin de maintenir cette avance. Ainsi, la venue de Bruno Fuchs serait aussi pour rattraper ce retard stratégique.
Garry Fabrice Ranaivoson

Mali, Burkina, Niger, RCA, ... Bientôt Madagascar. Les Russes occupent "militairement" le terrain. Au revoir la démocratie dans notre pays. Faut vite choisir !!!!
RépondreSupprimerLa Françafrique, c'est terminé. Maintenant Madagascar prend en main son destin. La France n'a jamais été sincère et loyale envers l'Afrique.
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