PROCÈS - Un grand-père coupable d’attentat à la pudeur

À Anosy, la Cour criminelle ordinaire a reconnu  un homme coupable d’attentat à la pudeur sur sa petite-fille de 5 ans. Les faits se sont déroulés à Ankadimanga.

Le procès s’est déroulé dans la salle 4 du Palais de Justice.

Pour la seconde fois, un grand-père passera Noël et le Nouvel An derrière les barreaux. Hier, lors de son procès à Anosy, son avocat a tenté de le défendre à travers une plaidoirie soutenue, mais il n’a pas échappé à une condamnation pour attentat à la pudeur sur sa petite-fille âgée de 5 ans. Reconnu coupable, il a écopé d’une peine de prison.

Au départ, les faits reprochés portaient sur un viol sur mineure, mais l’accusation a été requalifiée en attentat à la pudeur. Ses deux filles étaient présentes à l’audience pour le réconforter. Elles sont restées visiblement calmes, mais leur tristesse était perceptible.

Les faits remontent à novembre 2024, à Ambohimidasy, commune d’Ankadimanga, district d’Atsimondrano. L’homme vit avec sa famille et partage la même cour que sa nièce. Tous pratiquent l’élevage de poulets de chair, ce qui, selon les débats, le maintient constamment à la maison. Un jour, alors que la fille de sa nièce jouait dans la cour, il l’aurait entraînée vers sa maison. À l’intérieur, il aurait caressé ses parties intimes. L’enfant a pleuré, alertant sa mère qui était venue la chercher.

Gestes

Le grand-père a nié les faits. « Je ne l’ai jamais emmenée chez moi. Nous étions dans la cour, les voisins auraient dû tout voir. Elle voulait simplement que je la gratte. Alors, je lui ai gratté le ventre et le dos, pas les fesses », a-t-il expliqué en mimant des gestes de reconstitution sur lui-même. L’assistance a réagi par des rires étouffés, certains éprouvant même de la pitié pour lui.

« Pourquoi la petite a-t-elle pleuré si vous ne lui avez pas fait de mal ? », a rétorqué la juge. « À cause du pou rouge qui l’attaquait. Il y a des poulaillers chez nous », a répondu l’accusé.

L’avocate générale est revenue sur ses déclarations lors de l’enquête du juge d’instruction : « Vous aviez dit qu’un esprit maléfique vous dominait parfois. De quoi s’agit-il ? » L’accusé est resté silencieux. L’une de ses filles, âgée de 24 ans, appelée à témoigner, a raconté qu’il avait autrefois été soigné dans un centre de traitement de maladies mentales à Fianarantsoa, mais qu’il allait très bien désormais. Elle a ajouté que leur père n’avait jamais eu de gestes déplacés envers elles.

« Tout cela vise à faire la lumière sur une affaire complexe. Le certificat médical montre que l’hymen de l’enfant est intact, ce qui prouve qu’aucun viol n’a eu lieu. L’accusation doit donc être requalifiée. Nous confions l’examen de tous les éléments à la sagesse de la Cour », a déclaré la représentante du parquet général.

La défense a insisté sur cette disqualification, rappelant que la mère de la fillette avait retiré sa plainte et excusé son oncle. L’accusé, de son côté, a affirmé que cette procédure judiciaire était motivée par la jalousie de sa nièce : « Nous élevons tous des poulets, mais les siens ne sont pas aussi productifs que les miens. D’où sa jalousie », a-t-il raconté.

Haja Léo

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