Le procès du meurtre de Narindraniaina Ranivoarivony, alias Rasazy Narindra, maire de Mangataboahangy, se tient aujourd’hui à Anosy, neuf mois après les faits.
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| Tsitohaina et sa sœur Narindraniaina Ranivoarivony, alias Rasazy Narindra. |
Narindraniaina Ranivoarivony, sage-femme de 31 ans et maire nouvellement élue de Mangataboahangy-Ambatofinandrahana, a été assassinée il y a neuf mois. Son procès s’ouvre enfin ce matin, devant la Cour criminelle ordinaire, salle n°4, au Palais de justice d’Anosy.
Une dizaine d’accusés comparaissent, dont Tsitohaina, son propre frère. Des proches appellent à une mobilisation citoyenne dès 8 heures devant le tribunal.
Marguerite Herisoa Rakotomavo, mère de la défunte et de Tsitohaina, confie : « Nous n’avons reçu aucune convocation écrite ; c’est notre avocat qui nous a appris que l’audience aurait lieu ce mercredi. »
Dans ses déclarations précédentes, elle clamait l’innocence de son fils : « Tsitohaina et Narindraniaina sont mes enfants. Ils ont toujours été unis. Ma fille l’avait même désigné comme son conseiller principal. »
L’enquête menée dans les jours qui ont suivi le crime avait conduit à l’arrestation de dix-sept suspects, parmi lesquels le président de la délégation spéciale (PDS) sortant, un chef de zone administrative et pédagogique, un chauffeur, deux femmes incarcérées à Antanimora et Tsitohaina.
Chefs d’inculpation
Ce dernier est en détention préventive depuis mars. Les chefs d’inculpation incluent l’assassinat avec préméditation, l’association de malfaiteurs et la détention illégale d’armes.
Selon les enquêteurs, Narindraniaina Ranivoarivony aurait, dès son entrée en fonction, initié un audit des finances communales, dénoncé des détournements de fonds publics et refusé l’imposition d’un PDS à la tête de la commune. Ces prises de position pourraient avoir motivé le crime.
Le parquet d’Antananarivo avait indiqué que des preuves accablantes avaient été recueillies, notamment des échanges téléphoniques entre les commanditaires et les exécutants.
Le 29 février 2025, l’élue a été tuée par balle au cours d’une embuscade sur la RN35, dans la commune d’Itremo. Son véhicule avait été criblé de balles par des individus lourdement armés. À en croire les témoignages, les autres occupants du 4x4 ont fui sous les tirs, la laissant seule à bord. Elle a été retrouvée morte, atteinte d’une balle en pleine tempe.
Gustave Mparany
