Le ministère de la Justice a confirmé que le mandat de perquisition utilisé par des forces de l’ordre à Antehiroka était un faux. Deux sergents-chefs ont été placés en garde à vue.
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| Une arme saisie sur l'un des sergents-chefs. |
Démasqués. Deux sergents-chefs sont actuellement en garde à vue à la section de recherches criminelles de la gendarmerie de Fiadanana, après avoir été arrêtés vendredi au cours d’une perquisition jugée illégale au domicile de l’ancien maire d’Antehiroka, Lalaina Vatosoa.
Selon les premières informations de l’enquête, six hommes se présentant comme des membres des forces de l’ordre avaient pénétré dans la villa sans autorisation judiciaire. Ils affirmaient appartenir au Service des affaires criminelles spéciales du Toby Ratsimandrava et à la Brigade criminelle d’Anosy. Aucun document officiel n’a été présenté, et aucun uniforme ni signe distinctif n’a été porté. Les suspects ont saisi le téléphone de l’ancien édile.
Les gendarmes du poste avancé d’Antehiroka sont arrivés cinq minutes après l’alerte. Deux suspects ont pris la fuite en voiture, deux autres se sont échappés à pied en abandonnant leur moto, tandis que les deux sergents-chefs restants, armés, ont été neutralisés puis conduits à Fiadanana.
Pratique inquiétante
Un mandat de perquisition portant le nom de la procureure de la République a été retrouvé en leur possession. Mais selon le ministère de la Justice, il s’agit d’un faux. L’institution précise que l’enquête devra déterminer les circonstances exactes de cette falsification ainsi que les responsabilités encourues.
Ce nouvel épisode met en lumière une pratique inquiétante : des individus usurpent des fonctions officielles pour s’introduire dans des domiciles ciblés et dérober de l’argent ou des biens de valeur.
Dans un communiqué publié samedi, le ministère de la Justice a confirmé l’arrestation des deux militaires et dénoncé une perquisition effectuée en dehors de tout cadre légal. Il a rappelé que nul n’est au-dessus de la loi, pas même les membres des forces armées, et que toute violation des règles de l’ordre public sera sanctionnée sans indulgence.
Le ministère assure que des mesures immédiates ont été prises contre les suspects, conformément aux lois en vigueur, et que l’enquête se poursuit afin de faire toute la lumière sur cette affaire.
Haja Léo
