Une réunion de l’OMC-NAT s’est tenue lundi, à Mahazoarivo, sous la direction du Premier ministre. La consigne donnée est de rétablir l’autorité de l’État afin de garantir la sécurité et de préserver la paix sociale.
![]() |
| Les ministres responsables de la sécurité lors de la réunion de l’OMC-NAT à Mahazoarivo, lundi. |
Rétablir et consolider l’autorité de l’État. C’est la consigne donnée par Herintsalama Rajaonarivelo, Premier ministre, lors d’une réunion de l’Organe mixte de conception au niveau national (OMC-NAT), dont il est le chef de file, à Mahazoarivo, lundi.
L’OMC-NAT est l’entité centrale chargée du volet stratégique de la sécurité et de l’ordre public sur l’ensemble du territoire. Lors de cette réunion, à laquelle ont pris part le ministre des Forces armées, celui de l’Intérieur et de la Décentralisation, de la Sécurité publique, ainsi que le ministre délégué à la Gendarmerie nationale, le but affirmé est de « rétablir pleinement l’ordre public ». Selon le communiqué de la primature, le chef du gouvernement a mis l’accent sur « le respect de la loi », malgré les divergences d’opinion.
Comme l’a réaffirmé Velonjara Rakotonandrasana, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, dans une déclaration publiée hier, la consigne a été donnée aux représentants de l’État afin de coordonner les actions des OMC au niveau de chaque district pour concrétiser la directive du locataire de Mahazoarivo. En plus d’un certain climat d’insécurité, tant rurale qu’urbaine, un climat d’anarchie tend à s’installer depuis la fin de la crise. Surfant sur « la liberté » réclamée et considérée comme acquise après les manifestations, certains outrepassent les limites.
Les manifestations appelant à la démission des maires dans certaines communes, dont celle d’Antananarivo, en sont des exemples frappants. Dans la capitale, hier, un groupe d’une trentaine d’hommes, réclamant la démission de la première magistrate de la ville, a tenté de forcer les grilles de l’hôtel de ville sise à Analakely. Mardi, dans la commune rurale d’Ambalavao, district d’Antananarivo Atsimondrano, les hostilités entre partisans et opposants du maire ont dégénéré en bataille rangée à coups de pierres sur la RN7.
Enjeu
Dans la commune rurale de Maroalimpoty, district d’Ambovombe, un maire déchu et ses partisans ont érigé un responsable des forces de l’ordre comme intérim, faisant abstraction des dispositions légales. À Ambahikily, dans le district de Morombe, des opposants du maire ont scellé les locaux de la mairie après une altercation virulente avec les partisans de l’édile. Dans la commune rurale de Mitsinjo Betanimena, district de Toliara II, ceux qui souhaitent le départ du maire ont cloué les portes et les fenêtres de la mairie.
Outre ces initiatives politiques, certaines associations estudiantines semblent vouloir imposer leur loi dans les universités. Le campus de l’université d’Antsiranana en est un exemple criant. Les associations d’étudiants veulent déloger des présumés « squatteurs » des logements universitaires, sans égard pour les règles et procédures administratives. Certes, les étudiants ont le droit de réclamer des améliorations, mais il appartient aux autorités universitaires de gérer les logements et le patrimoine. Outrepasser les règles équivaut à se faire justice soi-même.
L’initiative des associations d’étudiants à Antsiranana a engendré des scènes de chaos sur le campus durant le week-end. Face aux dérives et débordements, les Forces de défense et de sécurité (FDS) semblent hésiter. Lors des affrontements au campus universitaire de la capitale de la région Diana, par exemple, il a fallu attendre plusieurs heures après le début des hostilités pour que les forces de l’ordre interviennent. De même, à Ambahikily, les FDS ont hésité à intervenir dans le face-à-face entre habitants.
À Ambalavao Atsimondrano, les forces de l’ordre se sont limitées à éviter que les manifestants paralysent la circulation sur la RN7, alors que plusieurs individus s’affrontaient à proximité. Les critiques de l’opinion publique sur la gestion des manifestations durant la récente crise politique, ainsi que les discours politiques qui s’ensuivirent, déconcertent les responsables des OMC au niveau local et paralysent leurs initiatives.
Hier, devant le portail de la mairie d’Antananarivo, les policiers intervenus pour contenir les débordements ont été confrontés à la défiance de manifestants tentant de forcer l’entrée du palais de la ville.
« Comptez-vous de nouveau tuer le peuple ? » a scandé l’un d’eux pour dissuader l’intervention des forces de l’ordre. Comme le rappelle la communication de la primature, la liberté démocratique s’exerce dans un cadre légal, sans quoi c’est l’anarchie.
Selon les dispositions légales en vigueur, les manifestations publiques doivent faire l’objet d’une autorisation préalable des autorités compétentes. La violation, la dégradation ou la destruction de biens publics ou privés est interdite et sanctionnée par la loi. La consigne donnée par le Premier ministre devrait aider à décrisper les responsables des OMC au niveau local. Toutefois, l’enjeu reste de trouver l’équilibre entre rétablir l’autorité de l’État et le respect des libertés individuelles et démocratiques.
Garry Fabrice Ranaivoson

L 'anarchie s'installe un peu partout. Chacun y va de sa revendication. L'Armée ne va plus savoir où donner de la tête. Pour ou contre ceux qui revendiquent. Cela risque de mal finir et encore une fois le peuple en subira les conséquences. Les révolutions font toujours des dégâts ... et cela risque de prendre du temps pour une remise en ordre de notre démocratie. Aller, encore qqs jours et o verra plus clair: anarchie ou ...... ???????
RépondreSupprimer