Madagascar préserve l’accès privilégié de ses minerais stratégiques sur le marché américain. Le ministre des Mines a insisté sur leur valeur pour l’économie et la coopération locale.
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| Le ministre des Mines, Carl Andriamparany, lors de la rencontre avec les opérateurs du secteur au Mining Business Center d’Ivato. |
Lors d’une rencontre organisée ce vendredi au Mining Business Center (MBC) à Ivato, les opérateurs du secteur des pierres industrielles travaillées ont pu échanger directement avec l’administration minière sur les réformes en cours dans le pays. Plus de quatre-vingts participants, nationaux et internationaux, ont été réunis pour faire le point sur le nouveau Code minier et ses textes d’application pour encadrer le secteur.
Le ministre des Mines, Carl Andriamparany, a souligné que « le secteur minier contribue à près de 5 % du PIB national et emploie plus de 60 000 personnes, directement et indirectement ». Dans le cadre de la Refondation nationale, il a ajouté : « Nous souhaitons renforcer la coopération entre l’État, les opérateurs et les communautés bénéficiaires afin d’accroître la valeur ajoutée locale et la transparence des opérations minières ».
Un point central de la discussion a porté sur l’Agoa (African Growth and Opportunity Act), programme américain d’accès préférentiel au marché des États-Unis pour certains produits africains. Le statut de Madagascar au sein de ce programme reste incertain depuis l’échéance du 30 septembre 2025. Toutefois, le ministre a précisé: « Si certaines pierres fines sont désormais soumises à une taxation de 15 %, les minerais stratégiques tels que le nickel, le cobalt et le graphite continuent d’être exonérés et échappent donc aux restrictions ou taxes liées à l’Agoa».
Essentiels
Concernant l’Agoa, il a rappelé que « ce programme vise à favoriser le développement économique et commercial entre les États-Unis et l’Afrique, mais il s’inscrit aussi dans une logique de réciprocité : les pays bénéficiant de ces préférences doivent veiller à ne pas déséquilibrer le commerce au détriment des États-Unis ».
Le ministre a également insisté sur l’importance de ces ressources : « Ces minerais sont essentiels pour Madagascar et ont un impact stratégique à l’échelle mondiale. Ils alimentent notamment les marchés asiatiques, européens et américains, et restent des piliers de l’exportation malgache malgré les incertitudes liées au programme américain».
Les échanges ont aussi souligné la nécessité de préserver ces ressources non renouvelables et de lutter contre toute forme de gabegie dans le secteur. L’objectif consiste à garantir la souveraineté de l’État sur ses ressources naturelles tout en favorisant le développement économique et la croissance locale.
En résumé, même si certains produits miniers sont désormais assujettis à des taxes, Madagascar conserve un accès privilégié pour ses minerais stratégiques sur le marché américain, confirmant l’importance de ces ressources dans la stratégie nationale et internationale.
Irina Tsimijaly
