LOI DE FINANCES 2026 - Le secteur privé exige des mesures concrètes

Les représentants du secteur privé à l’Assemblée nationale.

À l’approche de l’adoption du Projet de Loi de Finances Initiale (PLFI) 2026, le secteur privé malgache plaide pour une adaptation de la loi budgétaire afin qu’elle soutienne réellement l’économie et les entreprises locales. Depuis lundi, une délégation de représentants du secteur privé a été reçue à l’Assemblée nationale pour présenter ses propositions et observations, à l’invitation des parlementaires, dans l’intérêt d’adapter le projet de loi aux besoins concrets des entreprises, afin de stimuler la production locale, l’exportation et la création d’emplois.

Sous la conduite de Francis Rabarijohn, président du Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM), la délégation a insisté sur la nécessité d’un cadre fiscal plus juste et incitatif. Selon Tiana Rasamimanana, président du Syndicat des Industries de Madagascar (SIM), présent à cette rencontre, a souligné que « la fiscalité doit être un levier de développement et non une contrainte ». Il a rappelé que des taxes trop élevées poussent les petites entreprises vers le secteur informel, notamment lorsqu’elles ne peuvent plus appliquer la TVA sur leurs factures.

Les représentants du secteur privé ont également pointé plusieurs inégalités fiscales, comme des « injustices fiscales manifestes», le manque de mesures de soutien pour l’industrie et l’instabilité juridique.

Les représentants du secteur privé insistent sur un dialogue réel et concret avec l’État. Selon Tiana Rasamimanana, lorsqu’un cadre de discussion existe, une seule ou deux propositions sur dix sont généralement retenues. Tout ajustement fiscal — droits d’accises, taxes à l’importation ou TVA — devrait se faire en concertation avec le secteur privé pour protéger entreprises et salariés.

D’après l’observation d’un économiste, dans une analyse plus large : « Si les charges fiscales augmentent mais que les revenus des entreprises stagnent, les employés subissent les conséquences : augmentation du coût de la vie non suivie par les salaires, absence de progression pour les jeunes recrues, voire réduction des effectifs ».

Pour Tiana Rasamimanana, « trop de pression fiscale épuise les entreprises alors qu’elles créent de la valeur et de l’emploi ». Le secteur privé appelle ainsi à un PLFI 2026 ajusté, cohérent avec ses objectifs, afin d’assurer un développement économique durable et inclusif pour Madagascar.

Irina Tsimijaly

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