| Un bureau de la Jirama. |
Les séries de coupures de courant et de délestages n’ont plus cessé à Mahajanga depuis plusieurs semaines. Les différents quartiers dans les vingt-six fokontany de la ville ne sont pas épargnés.
Et ce, particulièrement depuis le début de la grève des employés membres du syndicat de la Jirama dans le pays. Les activités économiques et surtout quotidiennes des habitants sont perturbées.
La coupure annoncée « zéro service » par les syndicalistes dans les grandes villes a paralysé une partie de la cité des Fleurs, mercredi dernier. La page officielle de la Jirama a, d’ailleurs, confirmé que des réseaux stratégiques ont été coupés par les manifestants dans quelques villes, dont Mahajanga.
Des coupures ont touché les fokontany de Mahavoky Atsimo, dont le CHU de référence et les alentours, les quartiers de Mangarivotra inclus dans le fokontany de Mahajanga Be, ainsi que Tsaramandroso Ambony, mercredi.
Les coupures intempestives récurrentes ont provoqué des dégâts.
La messe de requiem de l’ancien maire à l’église réformée FJKM Ziona Vaovao à Tsaramandroso Ambony s’est même déroulée avec un groupe électrogène, faute de courant de la Jirama.
La tension de l’électricité était également instable. Les lampes étaient à peine éclairées et clignotaient sans cesse avant-hier dans certains fokontany.
Comme les stations de pompage de la Jirama fonctionnent au courant, l’approvisionnement en eau est également perturbé depuis plusieurs semaines, des mois, voire même depuis des années à Mahajanga.
Bidons jaunes
La pénurie d’eau touche de nombreux quartiers, dont ceux qui sont alimentés par les conduites branchées sur la station de Mangatokana. Il s’agit, entre autres, des fokontany de Mahavoky Avaratra et Atsimo, Antsahabingo, la Corniche, ainsi qu’Ambalanomby, Antsahavaky jusqu’à Androva, et tant d’autres secteurs proches.
Des centaines de bidons jaunes sont alignés et observés devant les bornes fontaines, dont celle au croisement à Ampisikina, tous les jours. Mais le robinet coule à peine. Les « ranadahy » (transporteurs d’eau) sont rentrés bredouilles, mercredi dernier, comme les autres jours.
Heureusement, l’orage qui s’est abattu au début de la semaine a apporté beaucoup de pluies. Les gens en ont profité pour recueillir les eaux de pluies. La forte chaleur est déjà ressentie et sévit sur les habitants. L’eau manque pourtant.
« Nous invitons les responsables à trouver une solution pour la ville de Mahajanga également, et non pas seulement pour la capitale. L’eau est absente depuis une décennie chez nous. On est approvisionnés par les ranadahy à hauteur de dix mille ariary pour dix bidons par jour (mille ariary le prix d’un bidon). Nous payons régulièrement notre facture alors que l’eau ne coule plus dans nos robinets », a déploré une mère de famille.
Vero Andrianarisoa