EXPORTATION - Washington supprime le surcoût douanier sur certains produits

Vanille, cacao et autres produits malgaches accèdent plus facilement au marché américain. Un soulagement pour les exportateurs, mais la vigilance reste de mise pour rester compétitif.

De la vanille prête à l’exportation.

Le 14 novembre, la Maison-Blanche a annoncé un décret présidentiel signé par Donald Trump modifiant le tarif réciproque sur certaines productions agricoles importées aux États-Unis. Concrètement, plusieurs produits clés de l’exportation malgache — vanille, cacao, certaines épices (girofle, poivre…) et huiles essentielles — ne sont plus soumis au droit de douane additionnel de 15 %. Cette mesure, qui met à jour la liste initiale d’avril 2025, vise à ajuster les tarifs en fonction de la demande intérieure et de la capacité de production tout en réduisant les déficits commerciaux américains.

Pour Madagascar, cette décision constitue un répit important. Selon son ambassade à Washington, elle est particulièrement bienvenue après la fin de l’Agoa en septembre, période difficile pour les exportateurs. La suppression du droit additionnel permet aux produits concernés de revenir au taux NPF (nation la plus favorisée), souvent nul, redonnant ainsi un avantage compétitif sur le marché américain.

En 2024, selon IndexBox, les États-Unis ont importé environ 2 100 tonnes de vanille en provenance de Madagascar, plaçant le pays en tête des fournisseurs. Pour le café, thé, maté et certaines épices, Comtrade estime ces importations à près de 112,19 millions de dollars.

Vigilance

Les exportateurs sont cependant encouragés à suivre régulièrement les tarifs en vigueur, ceux-ci pouvant évoluer selon les décisions politiques et les accords commerciaux internationaux.

Le directeur général du commerce, Isidore Razanakoto, explique : « La réglementation douanière reste souveraine et susceptible d’évoluer selon les politiques américaines et les accords commerciaux internationaux. Il est donc essentiel que les exportateurs vérifient systématiquement le taux de douane exact applicable à la date d’expédition via la grille tarifaire américaine (US Tariff Schedule), car celui-ci peut varier selon: les politiques commerciales, les accords commerciaux, les mesures temporaires ou les mises à jour administratives. »

Ainsi, « un produit qui avait 2 % de droit la semaine précédente peut passer à 0 % ou 3 % selon ces facteurs », explique-t-il. Même en tant que membres de l’OMC,  « nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre ».

Face à la situation, il précise : « La majorité de notre consommation, surtout pour la vanille naturelle, se fait en Europe, notamment pour l’industrie cosmétique et des parfums. Nous avons déjà envisagé de nous tourner vers les marchés asiatiques, mais c’est surtout la vanille artificielle qui y est demandée, alors que notre production se concentre sur la vanille naturelle. Des marchés comme la Russie sont déjà en prospection. »

Enfin, il rappelle : « Ce changement leur permet simplement de bénéficier du régime général de préférence. La qualité des produits exportés reste identique à celle déjà envoyée sur nos marchés traditionnels. »

Irina Tsimijaly

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