Eh oui, il y a la chiromancie, il y a la cartomancie et il y a désormais la diplomancie. C’est la nouvelle science que les responsables administratifs doivent maîtriser et s’astreindre. Il s’agit de deviner si un diplôme est vrai ou faux. Il faut avouer que ce n’est pas facile. C’est d’autant plus compliqué que les nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle, peuvent rendre la copie meilleure que l’originale. C’est un vrai problème dans tous les domaines de la vie. Tout peut être inventé et falsifié. Qu’est-ce qu’un diplôme par rapport à un billet de banque que les faussaires arrivent à dupliquer presque parfaitement. On a de plus en plus de difficulté à dissocier le vrai du faux. C’est un véritable jeu de sept erreurs où l’erreur est pratiquement invisible.
Outre les facultés techniques, il y a également, et c’est le plus déplorable, la complaisance et la mauvaise foi de certains enseignants dont la caution a validé un diplôme. C’est devenu une affaire lucrative par les temps qui courent. Avec le mauvais traitement dont sont victimes les enseignants, certains se laissent tenter par le diable. Le diplôme est donc absolument vrai dans la forme mais pêche par le fond. Mais on met du temps à réaliser que le titulaire du diplôme ne vaut pas son carton. Quand on voit des stagiaires qui ont du mal à structurer une phrase mais qui passe sa soutenance de mémoire avec une mention très bien avec félicitations du jury, on se prend pour un idiot.
Plusieurs ministres dans les gouvernements successifs ont été soupçonnés d’avoir acheté leurs diplômes. Cela s’est d’ailleurs vérifié à plusieurs reprises dans leurs prestations publiques.
On préfère de loin les dirigeants qui n’ont pas honte de leur parcours et qui n’ont pas besoin d’artifices pour paraître ce qu’ils ne sont pas dans la réalité. Si l’exercice du pouvoir nécessite un minimum de savoir, la réussite n’est pas toujours fonction d’un diplôme.
Ceci dit, le phénomène de faux diplôme est en train de gangrener l’administration. Cela se voit et se sent dans certains communiqués officiels truffés de fautes. Pourtant, il suffit d’embaucher Chatgpt pour ne pas être obligé de recruter des clowns. L’État fera une sacrée économie tout en augmentant le taux de chômage. C’est à apprendre ou à laisser.
Sylvain Ranjalahy