Boomerang

La bonne fois n’existe guère en politique. On n’en veut pour preuve que l’histoire, jadis et naguère. L’éthique est aussi une notion qui est tout à fait étrangère aux pseudo-politiciens.

On savait pertinemment que le régime à « cinq majeurs» ne pouvait pas trouver illico presto des solutions miracles aux revendications des jeunes du GEN Z, en particulier celles sociales en l’occurrence le délestage et le manque d’eau. La lutte contre la corruption est une autre histoire qui nécessite un véritable passage de bulldozer.

L’essentiel a été d’abord d’avoir pu se débarrasser d’un régime oppressif qui a privilégié le paraître à l’être. Ratsiraka disait, dans le Boky Mena, qu’il fallait s’occuper du développement de tout homme et de tout l’homme.

Le nouveau pouvoir s’est démené comme un beau diable pour alléger les problèmes avec des solutions à court et à long terme même face à des coups tordus comme l’histoire de groupe, un mastodonte récupéré dans les casses et qu’on a fait miroiter pour être la panacée quand le vase allait déborder. Il fallait être naïf pour croire que la partie était définitivement gagnée. La partie adverse est la première à profiter de la liberté d’expression, offerte sur un plateau par les manifestants dont beaucoup ont payé de leur vie. Les partisans du maire de la capitale ne se gênaient pas pour manifester devant le Conseil d’État lors de l’audience contre son rival, sans le moindre jet de bombe lacrymogène. On n’en croyait pas ses yeux.

Puis, ils ont repris les manifestations de nuit et de rue pour réclamer le retour de l’électricité et de l’eau toujours sans aucune intervention des forces de l’ordre. La composition des manifestants a radicalement changé à en juger leur chant de ralliement réclamant le retour de Rajoelina que personne n’a expulsé. Ils ont même poussé le bouchon plus loin en reprenant le chant fétiche de la GEN Z en parodiant le refrain.

C’est clair, un retour de manivelle guette le pouvoir des colonels. Il fallait s’y attendre à partir du moment où le changement voulu s’est réduit à quelques décisions superficielles et surtout à des nominations sujettes à caution. Quand on voit que la majorité a changé de camp à l’Assemblée nationale, où les députés Irmar ont changé de casaque comme un pitre change de tenue, cela ne peut qu’être un cirque, une mascarade.

Il y aura à n’en pas douter des coups encore plus incisifs étant donné que le ver est désormais dans le fruit en l’occurrence un orange.

Il faut donc que le changement soit plus concret et palpable pour éviter une nouvelle secousse d’autant plus plausible que le nouveau préfet ne s’évertuera pas à interdire la descente dans la rue.

Sylvain Ranjalahy

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