Laissez-moi faire mes preuves. Le nouveau Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo n’a pas fait dans la dentelle dès son premier jour à Mahazoarivo. Il a pris deux décisions importantes hier. La première concerne l’inventaire des équipements et matériel de l’État dans les départements publics, assorti de trois mois d’interdiction de sortie du territoire pour les grands responsables. La seconde est relative à la suspension de la prise en charge obligatoire des fonctionnaires à la Polyclinique d’Ilafy depuis plusieurs années. Deux décisions plus ou moins appréciées par l’opinion, mais le nouveau Premier ministre a voulu montrer qu’il tire plus vite que son ombre. Ou plutôt l’ombre de son patron, en l’occurrence le président du Conseil pour la refondation de la République, le colonel Michaël Randrianirina. On voit bien que les deux sont issus de milieux différents, n’ont pas le même management et pourraient ne pas faire un bon tandem.
Selon toute vraisemblance, le Président a dû s’incliner devant l’article 54 de la Constitution, donnant l’occasion au groupe parlementaire majoritaire le privilège de proposer plusieurs noms au Président. Mais beaucoup de députés affirment avoir été mis à l’écart dans ce choix. À qui profiterait donc le crime ? Comme l’ancien président Rajaonarimampianina, le colonel Michaël Randrianirina est réduit à gouverner sans majorité et reste exposé à tout moment à une motion d’empêchement de la part des députés Irmar, qui détiennent la majorité à Tsimbazaza, trop heureux de constater que toutes les institutions restent en place et que tout a été fait par l’administration sortante.
Le Président a ainsi tout intérêt à montrer son autorité, qu’il est le patron et non le contraire.
Certes, il y a des décisions urgentes qu’il faut prendre pour juguler d’éventuels dérapages dans cette période de flottement, à l’image des remblais sauvages un peu partout, des constructions illicites ici et là… L’État, le Président, en attendant la mise en place du gouvernement, ne doit pas se laisser déborder par l’allure des choses. Il est vrai que le colonel Michaël Randrianirina a encore du mal à réaliser ce qui lui arrive en l’espace de deux semaines, mais désormais il doit assumer les responsabilités que la Constitution lui a conférées.
L’organisation des élections dans les meilleurs délais et dans des conditions incontestables, par des institutions crédibles et neutres, constitue la meilleure porte de sortie de cette crise, sans attendre les feuilles de route sinueuses de la SADC ou de l’Union Africaine. C’est dans cette situation que le Président doit montrer sa capacité à gagner une bataille, à faire triompher la vérité des urnes.
Sylvain Ranjalahy
Gouverner, c'est prévoir.
RépondreSupprimerGouverner, c'est devoir.
Madagascar : «Stop au romantisme des putschistes !» https://www.lefigaro.fr/vox/monde/madagascar-stop-au-romantisme-des-putschistes-20251022
RépondreSupprimerLa revolte a échoué, ce n'est qu'un vulgaire coup d'Etat qui volent a la gen Z tous ces efforts et son amour pour son pays. L'urgence ce sont de nouvelles elections, avant que le nouveau pouvoir prennent le controle de l'appareil electoral et que le cirque recommence...
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