TOLIARA - Des parents s’inquiètent de la suspension des cours

Cela fait maintenant deux semaines que certaines écoles ont suspendu leurs cours, pour prévenir tout risque de violence envers les élèves lié aux perturbations des manifestations de rue.

Des élèves de l’école Nazareth à Tsianaloka sont rentrés vers 8h30 hier matin.

L’année scolaire a à peine commencé que des cours sont déjà suspendus. Hier, une manifestation contre la nomination d’un Premier ministre s’est tenue dans la cité du soleil, sans problème majeur. Mais avec les manifestations tâchées de débordement, de violence et de pillages, les écoles craignent une atmosphère menaçante pour leurs élèves. À Toliara, plusieurs écoles sont restées fermées depuis le 29 septembre. Certaines ont tenté de reprendre les cours quelques jours plus tard, mais ont finalement décidé de les suspendre à nouveau, les tensions n’étant pas encore retombées.

Lundi dernier, le collège Memorial School, le collège Sacré-Coeur de Tsianaloka, l’école Père Barré à Sanfily, l’école Les Diablotins, Capricorne School ont retenté de rouvrir leurs portes, mais la plupart des élèves ont été priés de rentrer à la deuxième heure, soit vers 10h. Les manifestants ont en effet investi les rues de Toliara en érigeant des barrages de pneus brûlés que les Forces de l’ordre ont dispersés à l’aide de bombes lacrymogènes.

Repoussé

« On n’est jamais sûrs de ce qui peut arriver, car si les manifestations ont été pacifiques la semaine dernière, les tensions ont repris en début de semaine. Nous avons décidé de faire rentrer les élèves. Or, ils risquent des impacts des bombes lacrymogènes en rentrant », explique une secrétaire de bureau d’une école.

Un collège a choisi de ne pas faire revenir les classes d’examen lundi dernier, malgré les événements, et a subi des jets de pierres de la part des manifestants. Une autre école, située à Besasavy sur la route de Maninday, a également été visée, les enseignants refusant de rejoindre le mouvement de protestation.

Les parents attendent des consignes de la part des établissements scolaires et des autorités locales pour décider d’envoyer ou non leurs enfants à l’école.

« Lundi matin, le message du chef Cisco de Toliara I n’était pas parvenu aux écoles, soulignant la nécessité de suspendre les cours, qu’à 8h 30 du matin, alors que nos enfants étaient déjà à l’école. Hier, c’est l’école qui fait savoir que les cours sont suspendus », explique une mère de famille de deux enfants en classe secondaire.

« D’ailleurs, les annonces émanant des autorités locales sont irrégulières ou insuffisantes. Des fois, on entend à la radio ou sur les réseaux sociaux, des fois, il n’y a pas d’informations tout simplement. Il est ainsi difficile de prendre des décisions », ajoute encore la mère de famille. « Mon fils est en classe d’examen, je crains fort que les examens du baccalauréat soient repoussés au mois de septembre de l’année prochaine si cette situation persiste », finit-elle.

Mirana Ihariliva

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