TGV

Nouveau est peut-être un grand mot pour beaucoup de membres du gouvernement du Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo. Ils ont été des acteurs de la vie politique dans un camp, puis dans un autre, pour se retrouver dans ce cabinet qui se veut celui du changement. Certains membres ont déjà été ministres dans un autre gouvernement.

Au vu de sa composition, on peut imaginer qu’il n’a pas été facile de le monter. Si la Gen Z a été le déclencheur du mouvement de la destitution de l’ancien régime, le Capsat a donné l’estocade. Le montage aurait dû être très facile si l’on ne tenait compte que de ceux qui ont fait fuir le taureau. Mais tout le monde revendique une part dans la mise à mort du gibier de potence. Bien sûr, avec vingt-neuf postes pour des milliers de prétendants, le casting a été très compliqué. Il fallait faire le choix entre un militant de premier rang mais loin d’être une lumière, entre un membre d’un parti n’ayant aucun élu et un candidat d’une force politique, entre deux prétendants au même cursus mais d’origine différente. En outre, il fallait tenir compte de la représentation régionale, religieuse, ethnique, de la chronologie des promotions et des grades…

À l’arrivée, on a une équipe faite de bric et de broc dont on ignore pour le moment les forces et les faiblesses. On ne pourra jamais contenter tout le monde, mais il y a à dire sur certains choix. Le chef de l’État a été clair à ce propos. Les heureux élus ont deux mois pour convaincre et concrétiser le changement, réaliser les objectifs en trois points que le président de la Refondation de Madagascar a soulignés. Ils n’auront donc pas les traditionnels cent jours de grâce. Autrement dit, et ironie de l’histoire, ils doivent rouler à la vitesse d’un TGV. Ceux qui auront du mal à suivre le train devront quitter le rang sans la moindre pitié, a averti le colonel Michaël Randrianirina. Et s’il ne s’agit pas d’un ordre, Dieu que cela y ressemble.

Sylvain Ranjalahy

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