Le GEM et le FIVMPAMA appellent à restaurer la confiance dans l’économie malgache, en sécurisant les personnes, en protégeant les libertés et en relançant le dialogue national.
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| GEM et FIVMPAMA lors de leur rencontre avec le président Andry Rajoelina à Iavoloha. |
Face à la crise actuelle, le secteur privé insiste sur l’urgence de restaurer la confiance dans l’économie nationale. Lors d’une rencontre avec le président de la République, Andry Rajoelina, ce week-end à Iavoloha, le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) et le Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy (FIVMPAMA) ont insisté sur l’intégration des impacts socio-économiques de la crise dans la loi de finances 2026, afin de soutenir efficacement entreprises et ménages.
Pour Francis Rabarijohn, président du GEM, trois priorités doivent guider l’action du secteur privé : assurer la protection des personnes et des biens pour une reprise sécurisée des activités, garantir la liberté d’expression et de circulation tout en limitant les débordements, et préserver les acquis économiques ainsi que les partenariats internationaux qui maintiennent des milliers d’emplois.
D'après les constats, les situations de ces dernières semaines, émeutes et pillages, ont entraîné des pertes financières estimées à 200 milliards d’ariary et la destruction d’environ deux mille emplois.
Les groupements professionnels ont ainsi rappelé la nécessité de maintenir l’attractivité du pays pour les investisseurs, grâce à « une gouvernance économique stable et prévisible », et ont insisté sur le fait qu’un climat de confiance est indispensable pour relancer les secteurs industriel, agricole et touristique, « moteurs de croissance, de création d’emplois et de développement territorial ».
Le président de la République a reconnu les difficultés liées au délestage électrique et à l’approvisionnement en eau, qualifiant de légitimes les revendications de la population. Il a présenté plusieurs mesures pour y remédier, dont un parc solaire de 100 MW avec batteries, des groupes électrogènes et une nouvelle station de production d’eau, avec des échéances précises visant à éliminer progressivement les interruptions d’électricité et améliorer l’accès à l’eau potable.
Dialogue et mobilisation
Au-delà des mesures immédiates, le GEM et le FIVMPAMA ont appelé à la mobilisation de tous les acteurs publics et privés pour un dialogue national constructif. Selon Francis Rabarijohn, « il faut dépasser les clivages politiques afin de restaurer un environnement propice à la croissance et à l’investissement ».
Les représentants du secteur privé ont également rappelé l’importance de préserver les acquis économiques, notamment les avantages liés à l’Agoa et aux partenariats financiers internationaux, afin de « protéger l’emploi et assurer la continuité des activités ». Trois propositions concrètes ont été avancées par le GEM et le FIVMPAMA : renforcer la confiance des investisseurs, intégrer les effets socio-économiques de la crise dans la loi de finances 2026 et relancer les filières clés pour favoriser une croissance inclusive et durable.
Francis Rabarijohn a souligné que cette approche nécessite « une concertation étroite avec les partenaires internationaux et une adaptation aux contraintes macroéconomiques actuelles ». Il a ajouté : « La loi de finances 2026 ne peut pas être préparée comme les années précédentes. Il faut prendre en compte ce que nous traversons aujourd’hui pour soutenir ceux qui en ont le plus besoin ».
Irina Tsimijaly
