La campagne de pêche continentale 2025 touche à sa fin dans la région Atsinanana. Depuis le 15 octobre, la pêche dans les plans d’eau douce et saumâtre du domaine public de l’État est interdite, et ce, jusqu’au 15 décembre 2025 à 23h59. Une mesure destinée à protéger les stocks de poissons et à limiter la pression sur les espèces locales, selon l’arrêté pris par le gouverneur de la région.
Seule la pêche à la ligne depuis les berges reste autorisée, mais les poissons ainsi capturés ne peuvent être vendus. « Nous demandons aux pêcheurs de respecter cette règle pour préserver la biodiversité et permettre aux populations de poissons de se reconstituer », souligne un responsable de la Direction régionale de la Pêche et de l’Économie bleue Atsinanana.
Les ventes et transports de poissons de consommation — tilapia nilotica, carpe, hétérotis, paratilapia (fony) ou gourami — sont réservés aux pisciculteurs disposant des autorisations d’installation et de transport. Tout produit commercialisé doit être accompagné d’un visa de conformité, délivré par les autorités régionales. « Cette traçabilité est indispensable pour éviter la vente illégale et protéger nos filières », ajoute le responsable.
Seuls les établissements piscicoles ou revendeurs locaux ayant déclaré leurs stocks sont autorisés à vendre. Toute circulation sur les marchés en dehors de ces circuits est strictement interdite. Une réglementation qui répond à un enjeu économique majeur : la pêche illégale génère chaque année des pertes estimées entre 14 et 16 millions de dollars, soit environ 60 milliards d’ariary, selon les études nationales sur la pêche INN.
Certaines espèces locales sont déjà en danger. Le Paretroplus maromandia, le Paretroplus polyactis, le Paretroplus loisellei et le Pachypanchax patriciae sont menacés par la surexploitation et la disparition de leur habitat naturel, selon les évaluations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et des recherches scientifiques publiées. « Si nous ne respectons pas ces périodes de fermeture, ces poissons pourraient disparaître de nos rivières », prévient le responsable.
Irina Tsimijaly