Le nouveau Premier ministre a assisté, hier, aux cérémonies d’ouverture de la 2e session du Parlement. Questionné sur la polémique entourant sa nomination, il demande du temps pour faire ses preuves.
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Le Premier ministre Rajaonarivelo, assailli par la presse, hier, à l’Assemblée nationale. |
«Accordez-moi du temps.» C’est la demande faite par Herintsalama Rajaonarivelo, Premier ministre, à l’opinion publique. Du temps pour faire ses preuves, à l’entendre.
« Ne faites pas de jugements hâtifs. Il n’est pas dans notre culture de juger les gens. Ce que je vous demande, c’est de considérer le parcours de l’homme. Accordez-moi du temps », a déclaré le nouveau chef du gouvernement face à la presse, hier, à sa sortie de la cérémonie d’ouverture de la 2e session parlementaire à l’Assemblée nationale, à Tsimbazaza. Des mots en réponse à une question sur la polémique ayant suivi sa nomination.
Une partie de l’opinion reproche au nouveau locataire de Mahazoarivo ses affinités avec des figures de la précédente administration, notamment sa proximité supposée avec l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga. Hier après-midi, des jeunes présentés comme membres du mouvement Gen Z et des associations d’étudiants se sont même rendus à l’Assemblée nationale pour demander des explications aux députés sur le choix du nouveau Premier ministre.
«Il y a des propos qui circulent à mon sujet, disant que je suis en mission pour un tel ou un tel. Je suis ici pour travailler. Je ne suis ni en quête de pouvoir, ni en quête de gloire», a répliqué Herintsalama Rajaonarivelo. Toujours en réponse à la presse, hier à Tsimbazaza, le locataire de Mahazoarivo a ajouté qu’il avait été «sollicité» pour siéger à la primature.
À la suite de sa nomination, certains députés indépendants ont affirmé ne pas avoir été préalablement informés de l’identité du nouveau chef du gouvernement. Lors de la cérémonie à Iavoloha, lundi, il a été souligné que l’article 54 de la Constitution avait été respecté dans le processus de nomination du Premier ministre, c’est-à-dire que le groupe parlementaire majoritaire à la Chambre basse l’avait proposé.
Face à la polémique, la députée Hanitra Razafimanantsoa, membre du groupe Firaisankina, est montée au créneau pour défendre le choix du nouveau Premier ministre. Selon un article publié sur un site d’information, hier, l’élue du 1er arrondissement a affirmé : « Nous assumons cette proposition et appelons à laisser le nouveau chef du gouvernement travailler. » Elle a ajouté que « le président de la Refondation est le porteur de la vision et du programme à mettre en œuvre ».
Tolérance zéro
Face à la presse, hier, le locataire de Mahazoarivo a affirmé suivre la ligne de la rigueur, de l’application de la loi, de la rupture avec les mauvaises pratiques et de la refondation tracée par la Présidence de la refondation de la République.
« Nous allons rompre avec les mauvaises pratiques du passé. Nous allons faire une refondation. Et dans cette optique, je demande aux acteurs de l’administration un changement d’état d’esprit », a-t-il soutenu.
Au sujet des futurs membres du gouvernement, « la compétence, suivant les objectifs à atteindre » déterminera les choix, indique Herintsalama Rajaonarivelo. Il a précisé que ces décisions se feront en concertation avec le Chef de l’État, tout en soulignant que les futurs ministres « devront se préparer à faire un rapport hebdomadaire des étapes franchies suivant les objectifs fixés ».
En attendant la formation du gouvernement, c’est à coups de correspondances administratives et de communiqués que le locataire de Mahazoarivo démontre une prise en main ferme de l’administration.
De prime abord, la passation de service entre le Premier ministre Rajaonarivelo et son prédécesseur, le général Fortunat Dimbisoa Zafisambo Ruphin, s’est déroulée en catimini. C’est par le biais d’une instruction publiée sur la page Facebook de la Primature que le public a appris que le nouveau chef du gouvernement était déjà aux affaires.
Dans cette instruction, il demande aux hauts responsables de la Primature, des ministères et des organismes qui leur sont rattachés de « préparer l’inventaire exhaustif des matériel et équipements ».
«Par ailleurs, jusqu’à l’effectivité de la passation de service et des audits de gestion diligentés auprès des ministères dans un délai de trois mois au plus tard, aucun haut responsable ne pourra quitter le territoire national, sauf autorisation dûment établie par la Primature», ajoute l’instruction signée par le Premier ministre. L’acte précise également que « sur le plan budgétaire et financier, aucun engagement de crédits ne pourra être pris, sauf pour les dépenses à caractère alimentaire ».
Dans l’après-midi, la Primature a publié un communiqué rappelant que « toute personne reconnue coupable de détournement de fonds publics ou de ressources nationales sera poursuivie conformément à la loi. Toute personne contre laquelle des éléments de preuve clairs et tangibles sont établis devra restituer les fonds ou biens détournés, quel que soit le lieu où elle se trouve, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger ».
La missive de la Primature précise que « cette mesure s’inscrit pleinement dans la mise en œuvre de la politique de tolérance zéro, sans considération de rang, de proximité ni de lien de parenté ». Le communiqué ajoute enfin « qu’il sied de signaler que tous les acteurs sont concernés, qu’ils soient partenaires ou futurs collaborateurs du gouvernement en place». Ainsi soit-il.
Garry Fabrice Ranaivoson
Oui mais ?! Et si ce qui suit résume bien les enjeux de cette nomination ?
RépondreSupprimerHerintsalama Rajaonarivelo, banquier, technocrate et président du conseil d’administration de la BNI Madagascar, vient d’être nommé Premier ministre . Pour certains, c’est le signe d’un souffle nouveau. Pour d’autres, c’est la reprise en main d’un mouvement populaire qui réclamait une rupture totale. Derrière le masque de la compétence et de la modernité, cette nomination marque le retour des barons. Rajaonarivelo n’a rien d’un outsider. Président du conseil d’administration de la BNI, actionnaire de Madarail, figure influente du patronat à travers le FOM, il évolue depuis longtemps dans les cercles du pouvoir économique. Son nom circule parmi les réseaux d’Hassanein Hiridjee (Axian), de Naina Andriantsitohaina, et de Mamy Ravatomanga, oligarque aujourd’hui en exil. En le présentant comme un “homme neuf”, la coalition au pouvoir réussit une opération politique redoutable : offrir l’illusion d’un renouveau sans changement réel. Mais la jeunesse n’est pas dupe. Ce qui devait être une rupture démocratique devient une restauration sous un vernis technocratique. Derrière le profil “indépendant” de Rajaonarivelo, on retrouve les structures familières du pouvoir économique postcolonial. Le groupe Axian, dirigé par Hassanein Hiridjee, détient des positions dominantes dans les télécoms, la finance et l’énergie, notamment à travers la BNI. Ce conglomérat a prospéré sous Rajoelina grâce à des effacements de dettes, des concessions opaques et des contrats énergétiques taillés sur mesure. Même trajectoire pour Andriantsitohaina et Ravatomanga : des hommes d’affaires devenus figures politiques, dans un système où la frontière entre l’État et les intérêts privés n’existe plus. Rajaonarivelo est le produit de cette symbiose entre pouvoir économique, administration et influence étrangère. Le mouvement de la GenZ, qui incarnait une rupture générationnelle et morale, se voit aujourd’hui dépossédé de son élan. Sa révolte a été traduite, filtrée, institutionnalisée. C’est le processus classique : on apaise, on récupère, on intègre. La contestation devient décorative, et les nouveaux visages du pouvoir se chargent de la rendre inoffensive. L’opération est subtile : transformer la révolte en récit de “transition responsable”. Nommer un banquier à la tête du gouvernement dans un pays où 80 % de la population vit dans l’informalité est une ironie historique. Le pouvoir économique reprend la main sur le politique, au nom de la modernisation. Mais rien ne change : le banquier soutient le soldat, le système se recycle. Ce n’est pas la fin d’un régime, c’est la mutation du même pouvoir, plus discret, plus compétent, mais toujours aligné sur les mêmes intérêts. Le pays rejoue un scénario bien connu de la Françafrique : celui d’une élite économique qui prétend sauver une nation qu’elle a contribué à affaiblir. Sous couvert de refondation, c’est une consolidation : plus d’ouverture aux marchés, plus de dépendance financière, moins de souveraineté réelle. La jeunesse, qui avait rêvé d’un autre horizon, risque de croire qu’aucun changement n’est possible sans l’aval des puissants. Ce n’est pas l’échec de la jeunesse, mais la victoire temporaire de l’ordre établi. La nomination d’Herintsalama Rajaonarivelo doit être l’occasion d’une prise de conscience : tant que les structures économiques prédatrices resteront intactes, toute refondation sera un leurre. La véritable refondation ne viendra pas des banques, mais du peuple.
Tiens tiens ... Fini les grandes envolées révolutionnaires. D'après Marco, la junte militaire allait tout assainir et le peuple allait reprendre le pouvoir. Que nenni !!! On a le droit d'être naïf, mais pas à ce point. La haine de l'ancien régime et président ne suffira pas à faire une belle révolution. Marco revient donc sur terre ... Attention, l'atterrissage risque d'être choquant, voire violent !!!
RépondreSupprimerVous hallucinez grave ! Ce n’est plus de la caricature gratuite mais une vraie débilité mentale profonde consécutive au contenu refoulé par le DAKA VODY du peuple reçu par tyran sanguinaire ,un lâché en fuite !
RépondreSupprimerUn nombrilisme mal ancré mêlé d'un ego en surdosage est révélateur d'un tambour qui raisonne alors qu'on attend de lui de résonner.
RépondreSupprimerEn vertu de quelles qualités peut - on se doter de la vérité absolue ???
Vous divaguez Monsieur le complexé du jour en mal d'arguments convaincants . Un LOSER devrait se faire tout petit et assumer son pseudo d'emprunt DOUGLAS sans se défausser !
SupprimerOuf! La Russie va nous sortir de là, comme elle a sorti le Mali, le Niger, le Burkina, la RCA ... devenus des pays à présent riches et démocratiques !!! Foutaises. Bientôt notre peuple va pleurer car les militaires voudront manger tout le gâteau ...ou le peu qu'il en reste !!! La haine de l'un ne fait pas le développement de l'autre, qu'on se le dise !!!
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