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| Plusieurs habitants du Sud sont victimes de l’insécurité alimentaire. |
La sécheresse menace de nouveau le Grand Sud. Selon les perspectives climatiques pour la saison chaude et humide 2025-2026, d’octobre à avril, publiées par la direction générale de la Météorologie, les précipitations devraient être normales à inférieures à la normale saisonnière dans cette partie du pays.
Durant le début de la saison, les pluies seront particulièrement déficitaires dans l’extrême Sud, notamment dans les régions Androy et Atsimo Andrefana. Les cumuls de précipitations y seront inférieurs à 50 mm par mois en octobre et novembre.
Les mois de décembre et janvier s’annoncent un peu plus humides, avec des précipitations normales à inférieures à la normale et un cumul pouvant atteindre 100 mm en décembre. Toutefois, une nouvelle baisse est attendue en janvier, avant une légère amélioration en février, où les pluies devraient redevenir normales à supérieures à la normale. À partir de mars et avril, les précipitations diminueront progressivement, marquant la fin de la saison humide.
Dans le Sud, l’inquiétude est palpable. À Ambovombe, dans la région Anosy, les habitants redoutent déjà les conséquences d’un nouveau déficit pluviométrique.
Sécheresse menaçante
« Nous avons déjà commencé à cultiver le manioc, qui a bénéficié des pluies de la fin du mois de septembre. Cependant, si les précipitations viennent à manquer, les plantes risquent de se faner. La culture des légumineuses prévue pour novembre et décembre pourrait, elle aussi, être compromise », explique Beyndrova, un habitant d’Ambovombe Androy.
Le Sud de Madagascar subit depuis plusieurs décennies une succession de sécheresses de plus en plus intenses. « Ces 20 dernières années, le Sud de Madagascar a connu cinq grandes sécheresses. La plus récente, en 2021, a été particulièrement dévastatrice. La destruction progressive des écosystèmes naturels a aggravé les effets du changement climatique et rendu les communautés encore plus vulnérables », souligne Laza Rakotondrasoa, spécialiste de la gestion des ressources naturelles à la Banque mondiale, cité dans un article sur le projet Mionjo, un programme visant à reverdir le Sud, mené par le gouvernement malgache avec l’appui de l’institution financière internationale.
Les effets de la sécheresse se répercutent sur l’ensemble de la population. La baisse de la pluviométrie compromet la production agricole du riz, du manioc, du maïs et des légumineuses, provoque la mort des troupeaux et entraîne une hausse des prix des denrées alimentaires.
Entre 2018 et 2022, une sécheresse prolongée a plongé 1,14 million de personnes dans une insécurité alimentaire aiguë, dont près de 14 000 en situation de catastrophe alimentaire, selon le système de classification de l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire). Cette sécheresse menaçante pourrait faire grimper le nombre de victimes de la faim.
Miangaly Ralitera
