Entre héritage Louvel et nouvelle vague de pilotes, le karting malgache accélère sa course et se tourne de plus en plus vers l’international, avec des ambitions grandissantes.
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| Les pilotes au départ sur la piste de la SRK d’Imerintsiatosika. |
Portée par la dynastie Louvel à ses débuts, des pionniers passionnés ensuite, et aujourd’hui, une génération ambitieuse, la discipline résiste au temps. Le karting malgache s’ouvre désormais à l’international avec une énergie nouvelle, apportée par de jeunes pilotes soutenus par leurs parents. Le karting devient un passage incontournable pour les passionnés de vitesse, dont le premier terrain de jeu est la piste SRK d’Imerintsiatosika.
Introduit au tournant des années 2000 à Antananarivo, le karting s’est vite imposé comme un sport mécanique à part entière, sous l’égide de la Fédération des sports automobiles de Madagascar. Le premier trophée international, organisé en 2001, avait lancé la dynamique, mais la crise de 2002 freina son développement.
Le championnat reprit l’année suivante grâce à quelques mécènes et passionnés, transformant peu à peu la discipline en véritable école de pilotage. Plusieurs pilotes y ont fait leurs armes avant de briller ailleurs, à l’image de Mathieu Andrianjafy en rallye ou d’Hugo Louvel, plus tard engagé en championnat de France.
Parler de karting à Madagascar, c’est évoquer, avant tout, la famille Louvel. De Gérard à Michael, en passant par Hugo, cette dynastie a dominé les championnats entre 2005 et 2013, accumulant victoires et titres. Leur empreinte reste une référence pour toute une génération. D’autres figures, comme Jorg Baumann, Jean Carbonel, Gianni Palmieri, John Andry Ratoby, Patrik Rambinintsoa, Liva Alain, ont également façonné l’identité du karting national.
Coûteux
« Le karting est la meilleure école de pilotage pour les sports automobiles », souligne Sata Randrianarison, artisan de sa promotion. Aujourd’hui, le championnat de Madagascar est animé par une nouvelle vague de jeunes pilotes, plus audacieux que jamais. Leur nombre tourne autour d’une trentaine cette année dont Mboara Razafindra- tsimba (champion en titre), Mahary Rabary, David Ivan Andrianjafy, Matthew Andriambelo et Matheo Rajomarison. Des femmes, comme Ravaka Ramanantoanina, Julia Baumann, Mack Siou Tsong Sherina, Anaïs Moran Razafindrabesa, s’imposent également, sans oublier les talents en herbe qui commencent à émerger.
Désormais, Madagascar dispose d’infrastructures solides, dont la Serana Racing Kart (SRK) à Imerintsiatosika, homologuée FIA et vitrine de la discipline. La piste d’Havoana Land et le circuit indoor de la famille Baumann complètent le paysage.
Pour l’épanouissement de la discipline, quelques pilotes ont déjà goûté à des défis internationaux. Six d’entre eux ont pris part à l’African Karting Cup en Afrique du Sud l’an passé. En novembre, Madagascar sera représenté par Matheo Rajomarison, David Ivan Andrianjafy et Matthew Andriambelo en Malaisie, pour la première Coupe du Monde FIA Karting Arrive & Drive. Une étape symbolique qui confirme le potentiel de la Grande Île dans la discipline.
Malgré cette passion grandissante, les obstacles demeurent : coût du matériel, entretien des pistes, financement des compétitions internationales, qui s’élève au moins à 78 051 150 ariary (soit environ 15 000 euros) pour un championnat d’Afrique. Un investissement trop coûteux pour les parents et les clubs.
Donné Raherinjatovo
