La nuit du mardi 28 au mercredi 29 octobre a été particulièrement éprouvante pour le personnel de garde du service de réanimation médicale du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA). Le service a été submergé par l’afflux de patients victimes d’une intoxication alimentaire collective dans la commune de Bongatsara.
« Vingt-trois personnes sont arrivées dans la soirée de mardi. Il y en avait partout. Certains étaient perfusés, d’autres se tenaient debout dans les couloirs. Le personnel de garde a été totalement débordé, d’autant qu’il n’y avait que deux médecins en service, car les internes observent toujours le service zéro », confie un médecin de l’établissement.
Cette situation illustre les craintes du personnel hospitalier, confronté à un sous-effectif critique depuis le déclenchement de la grève des internes en médecine et des internes qualifiants. « En cas d’intoxication alimentaire collective ou d’accident faisant de nombreuses victimes, des malades risquent de ne pas être pris en charge à temps », s’inquiète un infirmier du service des urgences.
Les internes en médecine et les internes qualifiants maintiennent leur service zéro, tandis que les médecins fonctionnaires poursuivent leur service minimum. Tous attendent la satisfaction de leurs revendications et une rencontre avec les hautes autorités de l’État avant de reprendre leurs activités.
Heureusement, toutes les personnes hospitalisées à la suite de cette intoxication ont pu regagner leur domicile. « Aucun cas grave n’a été recensé », rassure un médecin.
Le personnel du CHU JRA rappelle toutefois que le service de réanimation médicale devrait rester un dernier recours, et non un passage obligé pour des cas d’intoxication alimentaire ne nécessitant pas de réanimation et qui peuvent être traités dans un centre de santé de base.
Miangaly Ralitera