DANSE CONTEMPORAINE - Julie Iarisoa présente son solo en Italie

La chorégraphe Julie Iarisoa est actuellement en Italie pour présenter son solo « Un voyage autour de mon nombril », une œuvre qui dénonce, avec poésie et force, les obstacles à la liberté de voyager.

La danseuse Julie Iarisoa est actuellement en Italie.

En tournée dans le cadre du Bambù Festival, la chorégraphe et danseuse Julie Iarisoa interprète son solo « Un voyage autour de mon nombril ». Cette création poétique et engagée interroge, à travers le corps, les injustices liées à la liberté de mouvement, à la précarité et à l’isolement.

« Voyager, c’est parfois un luxe que beaucoup ne peuvent se permettre », confie l’artiste. C’est de cette réflexion qu’est née la pièce, créée en 2019 et toujours d’actualité. Invitée au Bambù Festival, dont le thème est « Décoloniser le regard sur l’art chorégraphique », Julie Iarisoa partage la scène avec Humphrey Maleka (Afrique du Sud) et Aziz Zoundi (Burkina Faso).

La tournée se déroule tout au long du mois d’octobre : Rome (7 et 8 octobre), Pesaro (12), Giordano (15), Gorizia (17), Lecce (19), Gênes (23 et 24) et Lucques (29 octobre).

Parcours impressionnant

Dans ce solo, Julie Iarisoa transforme la solitude d’une île en métaphore de celle d’un être humain. « L’idée de départ était de dénoncer l’injuste difficulté de voyager pour les artistes et citoyens malgaches : démarches administratives complexes, coût exorbitant des trajets, faiblesse du pouvoir d’achat… », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Puisque le monde nous ferme parfois ses portes, apprenons à voyager à l’intérieur de nous-mêmes. » Présentée pour la première fois au Sénégal, à l’École des Sables, puis au festival Duo Solo, la pièce a été interrompue par la pandémie avant de reprendre sa route en 2021 à La Réunion, en 2022 au Tchad et en Allemagne, puis en 2023 à Maurice.

Danseuse et chorégraphe depuis 28 ans, Julie Iarisoa est une figure majeure de la scène chorégraphique malgache.

Elle dirige depuis 2004 la compagnie Anjorombala, reconnue pour ses créations mêlant danse contemporaine, urbaine et traditionnelle. En parallèle, elle fonde en 2015 l’espace Maray, lieu de résidences et de formations à Antananarivo.

Son parcours international est impressionnant : Bates Dance Festival (États-Unis), Kazuo Ohno Dance Festival (Japon), Sidance (Corée du Sud), ou encore Visa pour la Création de l’Institut français en 2011. Lauréate du Prix Puma Creative en 2010, elle continue de bâtir des ponts entre Madagascar et le reste du monde à travers son art.

« Aujourd’hui, j’aimerais me tourner vers des thèmes plus poétiques, moins revendicatifs », confie-t-elle. Mais tant que l’injustice persistera, son corps dansera pour dire l’indicible.

Nicole Rafalimananjara

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