CRISE À MADAGASCAR - Le Pape prie pour l’arrêt des violences

Le Saint-Père a réagi à la crise politique qui secoue Madagascar. Lors de l’audience générale, hier, au Vatican, il a appelé à mettre fin aux violences qui ont déjà fait de nombreuses victimes.

Le Pape Léon XIV, lors de l’audience générale, hier,  au Vatican.

Attristé. Tel est le sentiment affirmé par le Pape Léon XIV sur la situation qui prévaut à Madagascar. Lors de l’audience générale qui s’est tenue sur la place Saint-Pierre, au Vatican, hier, le Saint-Père a réagi aux affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, qui secouent le pays depuis jeudi.

“J’ai beaucoup de peine avec les nouvelles qui viennent de Madagascar, à cause des conflits violents entre les forces de l’ordre et les jeunes qui manifestent, qui ont conduit à la mort de plusieurs personnes et à une centaine de personnes blessées. Prions le Seigneur afin qu’on évite toujours toute forme de violence et qu’on préfère favoriser la recherche d’harmonie sociale à travers la promotion de la justice et du bien commun”, déclare le Pape.

La situation à Madagascar trouve écho à l’international. Avec le mouvement Gen Z aux manettes, les manifestations ont d’abord pour motif la dénonciation de la pénurie d’eau et d’électricité. Depuis dimanche, les revendications ont pris un ton résolument politique avec l’appel à la démission du président de la République et même la dissolution de toutes les institutions. Toutefois, au-delà des revendications, ce sont les scènes de violence sur le terrain qui défraient les chroniques.

Le 25 septembre, notamment, des pillages, des décès et plusieurs blessés ont bouleversé l’opinion publique, tant nationale qu’internationale. Depuis une semaine, ce sont les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre qui défraient les chroniques. 

En détresse

Dans un communiqué publié lundi, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies rapporte qu’il y a eu au moins “vingt-deux morts et plus d’une centaine de blessés” depuis le début des manifestations.

Dans sa missive, l’entité onusienne a lancé un appel aux forces de l’ordre afin qu’elles s’abstiennent d’utiliser “une force disproportionnée”. Du tac au tac, le ministère des Affaires étrangères a répliqué par un communiqué également. Le département ministériel dément les chiffres affirmés par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme sur les pertes en vies humaines, en soutenant qu’“aucun chiffre officiel ne corrobore ce bilan”.

Le ministère des Affaires étrangères défend aussi que “les forces de l’ordre sont mobilisées pour rétablir la sécurité et protéger les personnes et les biens dans le strict respect de la loi et des droits fondamentaux”. Toutefois, sur le terrain, des excès sont constatés. Des journalistes ont même été pris à partie par des éléments des forces de l’ordre, mardi.

Dans un autre communiqué, publié hier, l’État-major mixte opérationnel niveau national (EMMO-NAT) tend à jouer l’apaisement en demandant aux manifestants “de respecter les instructions des autorités compétentes” sur les lieux où ils pourraient tenir leurs manifestations, “dans le respect des dispositions légales et sans compromettre ni l’intérêt général, ni l’ordre public”.

Quoi qu’il en soit, la réaction du Pape Léon XIV, hier, vient renforcer celle de la Conférence des évêques de Madagascar (CEM), exprimée vendredi. La Conférence épiscopale déplore que la situation actuelle démontre que “le pays est en détresse”. Les évêques préviennent que “si nous nous battons à l’intérieur, notre Madagascar va se noyer”. Ils invitent chacun, et en particulier les acteurs politiques, “à écouter avec amour ceux qui souffrent et à sauver ce pays qui est le nôtre”.

Garry Fabrice Ranaivoson

1 Commentaires

  1. Le souverain pontife est attristé et le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme est choqué ! La thèse de plusieurs morts causée par la barbarie des éléments d'élite de la gendarmerie le G6 et le FIGN est une réalité incontestable . Pas de bilan officiel des victimes et le régime pourri se fourvoie avec des mensonges éhontés . Le point de non-retour est atteint . La situation au Maroc avec la GEN Z 212 et l'ampleur des manifestations va encore renforcer la détermination des jeunes Malgaches " connectés " . Le glas a sonné pour Andry Nirina Rajoelina et le clap de fin résonnera pour ce tyran sanguinaire !

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