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Des forces de l’ordre faisant face à des manifestations à Antsiranana. |
La tension est montée d’un cran hier mercredi à Antsiranana, quand les manifestations estudiantines ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre, après plusieurs jours de mobilisation pacifique.
Après une accalmie de quelques jours, la situation s’est brusquement envenimée à Antsiranana. Des grenades lacrymogènes ont été tirées dans la matinée pour disperser les étudiants qui manifestaient de l’université d’Antsiranana.
Depuis trois jours, les manifestations avaient lancé un appel à une mobilisation générale, tout en organisant de longues marches à travers la ville afin de sensibiliser la population et les différentes catégories professionnelles à soutenir leur mouvement de revendication. Les marches s’étaient déroulées sans heurts, sous la surveillance des forces de sécurité, qui laissaient les étudiants exprimer leurs revendications dans le calme, sans dégâts matériels ni pertes humaines.
Cependant, selon les autorités militaires locales, certains agissements des étudiants observés samedi et lundi dernier, notamment des intrusions dans des établissements scolaires et des menaces adressées à l’entreprise PFOI. Une situation qui a conduit les forces de l’ordre à revoir le dispositif de sécurité et à modifier l’itinéraire convenu pour la marche de ce mardi.
Refusant ce changement, les manifestants ont tenté de suivre leur parcours habituel, ce qui a entraîné un face-à-face tendu avec les forces postées dès l’aube au carrefour du « Y » à Morafeno. Après des bousculades, le premier barrage a cédé, ce qui a provoqué une escalade rapide de la tension. Des jets de pierres ont alors été signalés ainsi que des pneus brulés, ce qui a forcé les forces de l’ordre à procéder à des sommations, puis à utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Le bilan fait état d’un militaire blessé à la tête et de plusieurs étudiants légèrement touchés. Les petits commerçants installés le long des rues n’ont pas été épargnés. Leurs marchandises et étals ont été endommagés, tandis que les habitants des environs ont été incommodés par les émanations de gaz lacrymogène.
« Nous restons ouverts au dialogue, mais les manifestants doivent respecter les accords établis. Notre devoir est de protéger les citoyens, leurs biens et leurs libertés », a déclaré un responsable des forces de l’ordre sur le terrain.
Les observateurs redoutent désormais une radicalisation du mouvement, si un cadre de concertation n’est pas rapidement trouvé entre les étudiants et les autorités.
Raheriniaina