SURVEILLANCE DES PÊCHES - Razafindravahy recommande la consolidation des acquis

Le programme Ecofish a été clôturé hier lors d’un événement à Maurice. Le secrétaire général de la COI a appelé les acteurs régionaux à consolider les acquis pour garder le cap d’une gouvernance durable de la pêche et de l’économie bleue.

Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la COI, au centre, lors du forum ayant marqué la clôture du programme Ecofish à Belle Mare, Maurice 

Clap de fin. Le programme Ecofish a été clôturé au cours d’un forum qui s’est tenu mercredi à Belle Mare, Maurice. Prononçant un discours à cette occasion, Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), a lancé un appel à la consolidation des acquis en matière de surveillance des pêches et de gouvernance durable de l’économie bleue.

« Aujourd’hui, ce n’est pas seulement un bilan que nous faisons. C’est une étape dans une histoire collective qui continue. Car si Ecofish s’arrête, l’ambition qu’il a portée, elle, doit grandir », a déclaré Edgard Razafindravahy, ajoutant : « À présent, notre responsabilité est claire : consolider ce qui a été construit, pérenniser ce qui a été initié et transmettre aux institutions et aux communautés un héritage solide, durable, vivant. (…) Ce que nous avons appris, ce que nous avons réussi, doit nourrir la suite. »

Mis en œuvre en 2019 pour une durée de cinq ans, prolongée d’une année supplémentaire, Ecofish est un programme financé par l’Union européenne et mené avec la participation de plusieurs organisations régionales, dont la COI. Son objectif principal est de promouvoir la pêche artisanale durable et de renforcer la sécurité alimentaire dans l’océan Indien, en Afrique de l’Est et en Afrique australe.

« Ecofish n’est pas seulement un programme. C’est un catalyseur. Il a ouvert la voie vers une gouvernance régionale intégrée de nos ressources halieutiques et de notre économie bleue », a indiqué Edgard Razafindravahy. Parmi les réalisations mentionnées figurent la mise en œuvre de réformes politiques et institutionnelles, le renforcement des dispositifs de surveillance, la réalisation de projets pilotes et l’élaboration de plans de gestion pour des ressources sensibles telles que le poulpe, la holothurie et le thon côtier.

Plan régional

Le programme a également initié la création des premiers comptes satellites de l’économie bleue à Madagascar et au Kenya, posé les bases d’un observatoire des pêcheries et du climat et conduit des études sur l’impact économique de la pêche artisanale dans plusieurs pays. Douze patrouilles régionales ont été organisées, aboutissant à la constatation de trente-sept infractions et à l’arraisonnement de trois navires.

« Ces résultats parlent d’eux-mêmes. Mais ils nous rappellent aussi que la menace reste bien présente, que nos ressources suscitent toujours des convoitises et que nos sanctions ne sont pas encore dissuasives. C’est un signal fort : nous devons aller plus loin, unir davantage nos forces et faire de la coopération régionale un véritable bouclier », a soutenu le secrétaire général de la COI. Pour garder le cap, il a affirmé que « le Plan régional de surveillance des pêches est notre outil ».

Piloté par la COI, le Plan régional de surveillance des pêches (PRSP) regroupe les moyens des pays de la région pour coordonner les opérations de contrôle et de lutte contre la pêche illicite. Il repose sur la coordination et la mutualisation des efforts et des moyens de suivi, de contrôle et de surveillance, sur la mutualisation des ressources pour les patrouilles régionales et sur l’amélioration de l’application de la loi.

Edgard Razafindravahy recommande que le PRSP évolue vers une véritable institution régionale, soutenue par une volonté politique commune. « Il doit maintenant devenir une institution à part entière, portée par une volonté politique ferme et partagée. C’est ensemble, dans la clarté et la transparence, que nous devons lui donner la force d’agir », a-t-il déclaré.

« Notre mission est loin d’être terminée. Les défis sont immenses : préserver nos acquis, garantir la durabilité de nos ressources, assurer la sécurité alimentaire de nos populations. C’est pourquoi ce forum n’est pas une conclusion, mais un tremplin. Un tremplin vers de nouvelles stratégies, une coordination renforcée, des partenariats renouvelés », a conclu le secrétaire général de la COI.

Garry Fabrice Ranaivoson

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