REVENDICATIONS - Des élèves de plusieurs écoles pris de panique

Les cours se sont poursuivis dans plusieurs établissements du centre-ville d’Antananarivo, hier, malgré un climat tendu marqué par des manifestations. La situation a rapidement viré à la panique dans certaines écoles.

Des enfants touchés par les gaz lacrymogènes  en rentrant de l’école.

Scènes de frayeur dans des écoles de la capitale, hier. De nombreux parents, affolés, se sont précipités pour récupérer leurs enfants avant la fin habituelle des cours. « Je n’arrive pas à trouver mon enfant », s’inquiétait une mère d’élève du collège Saint-Michel Amparibe, scrutant les alentours dans l’espoir de l’apercevoir. Dans la chapelle de l’établissement, plusieurs élèves attendaient leurs parents, tandis que des religieuses entonnaient des chants pour tenter de les apaiser. Mais les enfants, encore sous le choc, restaient bouleversés.

« Nous avons été asphyxiés par les gaz lacrymogènes dans notre salle de classe. Ça piquait les yeux et la gorge. Beaucoup se sont évanouis et ont dû être emmenés à l’infirmerie », témoignaient des élèves de 4e, encore en train de se rincer le visage avec des mouchoirs mouillés pour atténuer la douleur. Cris, larmes, malaises et crises de spasmophilie ont marqué la journée dans cette école catholique, après l’explosion de bombes lacrymogènes à proximité. L’infirmerie était saturée d’élèves, plusieurs ayant les yeux rougis, bien qu’un responsable ait démenti que des enfants aient perdu connaissance.

La panique a gagné d’autres quartiers. À Ambohidahy et à Ankadindramamy, des parents d’élèves se sont précipités dans les établissements privés, après que des manifestants ont dressé des barrages et incendié la maison d’un député. À Analakely, les parents d’une école publique à Antanimbarinandriana s’inquiétaient eux aussi. « Comment nos enfants vont-ils rentrer dans ce chaos ? », lançait une mère.

Grave erreur

Même inquiétude du côté du lycée moderne Ampefiloha, où certains parents affirmaient hier soir que leurs enfants n’étaient pas encore rentrés. Pourtant, l’ensemble des élèves avait déjà quitté l’établissement. Au lycée Jean-Joseph Rabearivelo, les cours avaient été suspendus avant midi, alors que la contestation s’intensifiait dans le centre-ville. Des lycéens qui rentraient à pied vers Ankatso ont dû rebrousser chemin en croisant les manifestants. « Il faut contourner par Behoririka et Ampandrana, car la route d’Ambohijatovo est barrée », expliquaient-ils.

Pour de nombreux parents, maintenir les cours hier constituait une grave erreur. « On nous a laissé le choix d’envoyer ou non nos enfants. Comme il s’agissait de matières de base, nous avons estimé qu’il valait la peine qu’ils y assistent. Mais l’établissement aurait dû prendre une décision unique afin d’éviter toute injustice », déplorait un parent d’élève de l’école catholique Amparibe.

Suspension des cours pour les écoles catholiques

Les établissements scolaires catholiques de la capitale resteront fermés ce vendredi 26 septembre. La Direction diocésaine de l’éducation catholique (DIDEC) d’Antananarivo a annoncé la suspension des cours, en réaction aux récents événements survenus dans la ville. Les élèves ne reprendront le chemin de l’école que lundi. Concernant les écoles publiques, la Circonscription scolaire (Cisco) d’Antananarivo-ville n’a pas donné de réponse. « Nous attendons les instructions du ministère », a indiqué son responsable. Le ministère de l’Éducation nationale rappelle que la décision de suspendre ou non les cours relève de la compétence des Cisco.

Miangaly Ralitera

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne