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Des élèves regroupés dans une salle de classe. |
Surchargées. À Antananarivo, certains enseignants des écoles publiques témoignent d’une fatigue dès le premier jour, confrontés à des classes surpeuplées. « Je n’avais presque plus de voix après avoir appelé un à un les soixante-dix élèves inscrits dans le registre d’appel », confie Hanitra, enseignante d’une école publique, hier.
Cet établissement connaît, cette année, une forte augmentation de ses effectifs. « Nous sommes passés d’une cinquantaine d’élèves par classe à près de soixante-dix cette année », indique le directeur.
Un Collège d’enseignement général (CEG) d’Antananarivo a créé de nouvelles sections. « Nous avons désormais seize sections, dont une de plus pour les classes de 6e et de 3e, contre quatorze l’année scolaire précédente. Cette décision a été prise face à la hausse des demandes d’inscription », précise le directeur. Malgré ces mesures, le nombre d’élèves par enseignant reste élevé dans cette école. « Nous avons une soixantaine d’élèves par classe avec ces seize sections », ajoute-t-il.
Les dispositions en faveur des familles défavorisées ont contribué à cette augmentation des inscriptions. Les élèves issus de ces familles ont pu s’inscrire sans participation financière.
Élèves démunis
De nombreux parents, notamment ceux dont les enfants ont réussi le CEPE mais n’ont pas été admis dans les collèges publics, se sont précipités dans les fokontany pour inscrire leurs enfants sur la liste des élèves démunis, selon les procédures indiquées.
Certains enseignants s’inquiètent de l’impact de ces effectifs sur les résultats scolaires. « Il est impossible de suivre chaque élève individuellement avec un tel effectif. Même avec cinquante élèves par classe, c’est déjà difficile. Le problème est qu’il n’est pas sûr que chaque élève copie correctement ce qui est écrit au tableau. Et s’il commet des erreurs, comment les corriger un à un ? », s’interroge Malala, enseignante de Physique-Chimie dans un CEG.
Le Rapport mondial sur les enseignants publié en 2023 par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) confirme que les classes surchargées ont un effet négatif sur la qualité de l’enseignement et sur les conditions de travail.
Une source du ministère de l’Éducation nationale rappelle que ces inscriptions devaient respecter les capacités d’accueil des établissements, conformément aux directives en vigueur.
Miangaly Ralitera