Madagascar fait face à une crise énergétique marquée par des coupures prolongées. Des travaux et de nouvelles centrales sont lancés pour restaurer l’approvisionnement en électricité.
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Le ministre de l’Énergie, Olivier Jean-Baptiste avec Ron Weiss, directeur général de la Jirama. |
La situation énergétique devient de plus en plus critique. Dans plusieurs régions, les coupures dépassent désormais une journée, alors que les communiqués officiels annoncent seulement des délestages de cinq heures. Certains quartiers subissent même deux interruptions quotidiennes, compliquant la vie des habitants et perturbant les activités économiques. Les petites entreprises et les entrepreneurs doivent souvent recourir à des groupes électrogènes, tandis que les panneaux solaires restent trop coûteux et insuffisants pour couvrir les besoins.
Le pays entre actuellement dans la période de sécheresse, et la production d’électricité en est fortement affectée. Les centrales hydroélectriques sont en grande partie à l’arrêt en raison de la baisse du niveau des réservoirs. En parallèle, certaines centrales thermiques connaissent des problèmes techniques. La production du réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA) a chuté de 25 %, entraînant un déficit de 30 à 50 MW. Par exemple, la centrale d’Andekaleka ne fournit que 40 à 60 MW au lieu de 120 MW, AKSAF produit 40 MW sur 60 MW, CTA 2 est limitée à 20 MW au lieu de 24 MW, et VESTOP reste en réparation. Face à cette situation, la JIRAMA a été contrainte de mettre en place des délestages tournants pouvant durer jusqu’à cinq heures.
Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, a déclaré lors de sa visite des centrales de production d’électricité à Ambohimanambola : « Je comprends que cette situation est très éprouvante, autant pour la population que pour les entreprises. »
Des projets d’envergure
Pour faire face à la crise, le gouvernement et la JIRAMA ont accéléré plusieurs travaux. Les machines endommagées dans les centrales sont en cours de réparation, et des pièces de rechange ont été importées afin de restaurer les capacités. À Ambohimanambola, la mise en service de deux turbines à gasoil permettra d’ajouter entre 12 et 15 MW chacune. La JIRAMA collabore également avec des producteurs privés afin d’obtenir 4 à 12 MW supplémentaires via leurs groupes électrogènes. Le ministre précise : « Nous avons prévu plusieurs mesures que nous allons mettre en action. »
De plus grands projets sont également en cours. Le projet solaire de 50 MW prévoit l’installation de 30 MW à Antananarivo sur quatre sites, dont certains panneaux sont déjà opérationnels. La production de ces centrales solaires devrait démarrer avant la fin septembre, offrant ainsi un renfort immédiat pour le réseau. La centrale thermique de 105 MW d’Ambohimanambola verra ses machines transportées depuis Toamasina dans les prochains jours, avec une mise en service progressive.
Irina Tsimijaly