Madagascar avance pas à pas vers la mobilité électrique


La transition vers la mobilité verte prend forme à Madagascar, mais sur un rythme mesuré. Les initiatives privées, quelques incitations fiscales et un intérêt grandissant pour les véhicules électriques commencent à faire bouger un marché encore largement dominé par les moteurs thermiques. Les contraintes restent nombreuses : infrastructures de recharge limitées, prix élevés, habitudes bien ancrées, mais le pays dispose d’un atout considérable : un potentiel solaire qui pourrait, à terme, alimenter une électromobilité adaptée à ses réalités.

Des véhicules électriques qui font leur place

Dans les rues d’Antananarivo ou de Toamasina, les premières silhouettes de voitures électriques se faufilent parmi les taxis-be et les 4x4 diesel. Quelques modèles comme la Nissan Leaf ou la Renault Zoe commencent à être importés, principalement pour des flottes de taxis, des services de livraison ou des entreprises soucieuses de réduire leurs coûts de carburant.

Le groupe VISEO a marqué un tournant en 2023 lors du salon RSE IDD en présentant des utilitaires et citadines électriques. Les autonomies annoncées varient entre 160 et 300 km selon les modèles, avec des temps de charge allant de 6 à 12 heures. Dans un pays où la plupart des déplacements quotidiens se font en milieu urbain, ces performances suffisent pour de nombreux usages. Mais l’absence quasi totale de bornes publiques de recharge reste un obstacle majeur.

À mesure que ce marché émerge, d’autres aspects entrent en ligne de compte, notamment l’assurance. En France, par exemple, des informations détaillées sur les garanties spécifiques aux voitures électriques sont disponibles sur L'olivier.fr. Ce type de ressource illustre l’importance d’intégrer la question de la couverture et des coûts annexes dans la réflexion sur l’électromobilité, y compris à Madagascar.

Des mesures fiscales incitatives mais limitées

La loi de finances 2023 a introduit une exemption totale de droits et taxes pour les importations de voitures et motos électriques ou hybrides neuves. Cette mesure, conditionnée à une inspection par SGS Madagascar, a été saluée par les importateurs. Pourtant, l’offre reste modeste, et les prix, souvent supérieurs à 3 millions d’Ariary pour une moto électrique, freinent encore la diffusion auprès du grand public.

Miser aussi sur les carburants alternatifs

Le tout-électrique n’est pas la seule piste. Des chercheurs et ONG malgaches travaillent sur la production de biocarburants à partir de plantes locales comme le jatropha ou la canne à sucre. Le GPL (gaz de pétrole liquéfié) pourrait aussi devenir une solution abordable pour le transport collectif, comme c’est déjà le cas dans certains pays africains.

Infrastructures et nouvelles mobilités

Pour que la transition prenne de l’ampleur, le réseau routier doit intégrer les besoins des mobilités douces : vélos électriques, scooters solaires, petites navettes urbaines propres. Des projets pilotes de minibus électriques à Antananarivo ou Toamasina pourraient remplacer progressivement les taxis-be vieillissants, réduisant la pollution en centre-ville.

Sensibilisation et formation : la dimension humaine

La réussite ne dépend pas seulement de la technologie ou des aides fiscales. Elle passera par la formation de techniciens spécialisés capables d’entretenir les batteries, d’installer des bornes et de diagnostiquer les pannes électriques. Elle passera aussi par des campagnes d’information concrètes : essais gratuits, journées sans voitures thermiques, zones urbaines réservées aux véhicules propres.

Un chemin encore long mais tracé

À Madagascar, l’électrique n’est plus une curiosité réservée à quelques passionnés. C’est une option qui s’installe lentement dans les conversations et dans les rues. Les contraintes sont réelles, mais le pays dispose d’atouts pour en faire un levier de développement : un ensoleillement abondant, un marché encore en construction et des acteurs locaux prêts à investir. Reste à transformer l’essai en déployant les infrastructures, en adaptant les modèles économiques et en donnant confiance aux usagers.

Si le changement se fera par étapes, il semble désormais difficile de l’arrêter. La mobilité électrique à Madagascar avance, discrètement, mais sûrement.

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