La communauté internationale appelle au calme après les violences qui ont secoué Madagascar. Le mot d’ordre est clair : privilégier le dialogue et rejeter la violence.
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La communauté internationale appelle à l’arrêt des violences. |
Les affrontements et pillages de ces derniers jours suscitent une vive inquiétude parmi les partenaires étrangers du pays. Des Nations unies à la Commission de l’océan Indien (COI), en passant par l’Union africaine (UA) et plusieurs chancelleries occidentales et asiatiques, les déclarations se succèdent et convergent : appel au calme, rejet des violences et nécessité d’une solution par le dialogue.
Dans un communiqué publié samedi, les Nations unies à Madagascar ont exprimé leurs « profondes préoccupations » face à l’ampleur des attaques et destructions constatées depuis jeudi. L’organisation condamne les pertes humaines et invite les Forces de l’ordre à agir « avec retenue et professionnalisme ». Elle appelle par ailleurs les manifestants à exprimer leurs revendications par des moyens pacifiques.
« Le maintien de l’ordre public doit aller de pair avec le respect des droits fondamentaux », rappelle l’ONU, qui réaffirme son soutien au gouvernement et au peuple malgache en faveur d’un dialogue inclusif pour sortir de la crise.
La COI a également réagi par la voix de son Secrétariat général, affirmant suivre « avec attention » l’évolution de la situation. Tout en réitérant son respect de la souveraineté des États membres, l’organisation régionale encourage les acteurs à privilégier « l’écoute et l’apaisement » et insiste sur la nécessité de préserver la cohésion nationale et la confiance citoyenne, conditions essentielles au développement et à la coopération régionale.
Appels concordants
Depuis Addis-Abeba, la Commission de l’Union africaine (UA) a fait part de ses inquiétudes. Son président, Mahmoud Ali Youssouf, a déploré les destructions socio-économiques liées aux manifestations et appelé à la retenue, réitérant l’engagement de l’UA à travailler de concert avec le gouvernement malgache et la SADC pour une solution pacifique.
À Antananarivo, huit chancelleries – Allemagne, Corée du Sud, États-Unis, France, Japon, Royaume-Uni, Suisse et Union européenne – ont signé une déclaration commune. Elles exhortent les acteurs politiques à « faire preuve de modération » et à rejeter toute forme de violence.
Cette convergence illustre une pression croissante de la communauté internationale. Si le ton demeure diplomatique, l’inquiétude est palpable : Madagascar est invité à sortir de l’impasse par la concertation, non par la confrontation.
Ces appels rejoignent ceux des principales confessions religieuses du pays. La Conférence des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), la Conférence des évêques de Madagascar (CEM) et l’Église réformée de Madagascar (FJKM) ont, elles aussi, insisté sur l’urgence d’un retour au calme et d’une relance du dialogue.
Tsilaviny Randriamanga