Oui connaît le Népal ? Pas beaucoup, sauf que quand on regarde les drapeaux de tous les pays, tous sont unanimes sur l’originalité de celui du Népal, formé de deux triangles rectangles rouges superposés de différentes tailles, avec la lune en haut et le soleil en bas. Le tout avec un contour bleu, la couleur du rhododendron, la fleur nationale.
Mais depuis hier, le Népal est en tête d’affiche des actualités internationales avec de violentes manifestations populaires dans la capitale Katmandou, qui ont balayé le Premier ministre et le gouvernement. Dix-neuf personnes ont perdu la vie, dont l’épouse du Premier ministre, victime de l’incendie du palais de son mari, trente-cinq mille prisonniers se sont évadés. Le ministre des Finances a été lynché par la foule. Les Forces de l’ordre n’ont pas pu limiter les dégâts, mais les militaires semblent avoir repris en main la situation.
L’origine des émeutes a trait à la fermeture de vingt-six réseaux sociaux, où le peuple népalais se défoule et dénonce les dérives des hommes du pouvoir et surtout la corruption à grande échelle. Selon le classement de Transparency International, le Népal occupe la 107ᵉ place sur 128 pays.
Passé de la monarchie à la république en mai 2008 après de 239 ans, le Népal a gardé le même drapeau tout en se dotant d’une constitution provisoire en 2007, devenue définitive en 2015.
La lune serait synonyme de la tranquillité et du calme des Népalais, alors que le soleil incarne la volonté et la détermination des 91 % d’hindous et des 9 % de bouddhistes qui composent la République démocratique et fédérale du Népal. Le parti communiste dirige le gouvernement mais des crises politiques secouent le Népal depuis la naissance de la République. Il fallait donc plus se méfier de la résilience lunaire des Népalais qu’à l’ivresse de leur énergie solaire.
C’est un des pays les plus pauvres d’Asie avec un PIB nominal de 1.300 dollars contre 25.000 dollars pour la Chine et 10.000 pour l’Inde, ses grands voisins.
Mais les Népalais se sont contentés de râler et de se servir d’exécutoire les réseaux sociaux. Tout le monde se lâche sur les réseaux sociaux, dont la fermeture est synonyme de muselage de la liberté d’expression. La liberté de ton et l’audace des influenceurs sont devenus un réel danger pour les dirigeants, qui ont eu l’outrecuidance de montrer leur aisance de manière ostentatoire.
Les dirigeants pensaient qu’il suffisait de bloquer les paroles pour s’en sortir. Mal leur en prit, puisque l’étincelle imprévue a tout embrasé. Moralité de l’histoire : il faut bien appliquer stricto sensu le code népal pour éviter les mauvaises surprises.
Sylvain Ranjalahy
Tout le monde sait que c'est ce qui attend Madagascar: politiciens, hauts fonctionnaires et juges corrompus subiront la même chose. ce n'est pas une solution mais l’État étant incapable de se réformer ni de lutter contre la corruption, c'est malheureusement ce qu'il va arriver quand le peuple se réveillera.
RépondreSupprimer