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La ville d’Ampanihy manque cruellement d’initiatives économiques. |
La ville d’Ampanihy se trouve à 293 km de Toliara. À partir d’Andranovory, où débute la RN10, la piste est cahoteuse, poussiéreuse, et le trajet prend environ treize heures si le véhicule est un 4x4 en très bon état. En camion-taxi-brousse, le voyage peut durer près de vingt-quatre heures. Le grand château d’eau, peint en blanc et bleu, annonce l’arrivée imminente à Ampanihy. Les bâtiments datent du siècle dernier, et les catastrophes naturelles y ont laissé des empreintes indélébiles.
Il n’y a pas un seul morceau de goudron dans cette ville de quelque trente mille âmes, réparties en douze fokontany. Quelques pavés parsèment le centre « commercial et administratif » de la ville. Les deux kilomètres de pavés, au total, ont été financés par la région Atsimo Andrefana en 2024. C’est le seul endroit animé d’Ampanihy, où des lampes solaires éclairent jusqu’au fokontany de Beraketa, un peu à l’Est.
Économie
La grande place, où se trouvent entre autres la « Maison Mohair » et les bureaux du Programme alimentaire mondial, est un lieu incontournable. C’est le point de stationnement temporaire des camions-taxi-brousse en provenance de Toliara, à destination de la région Androy. Pourtant, aucune infrastructure sanitaire n’est disponible pour soulager la centaine de passagers qui y descendent quotidiennement.
Le tapis mohair a, autrefois, fait la renommée d’Ampanihy. Mais l’angora, l’espèce de chèvre qui produisait cette précieuse fibre, a disparu depuis vingt ans. Il ne reste aujourd’hui que des faux tapis mohair, fabriqués à partir de mélanges de fils synthétiques.
« Nous entamons des travaux d’embellissement de la ville d’Ampanihy. Nous avons commencé à frapper aux portes des organismes implantés chez nous. Il n’y a plus d’entassements d’ordures un peu partout, car nous avons pu mobiliser des engins et des véhicules pour tout assainir », explique Dieudonné Speyer Randriamampandry, maire nouvellement élu d’Ampanihy.
Les ristournes ne rapportent pas encore beaucoup à la commune, qui a été gérée précédemment par un adjoint au maire pendant cinq ans. La nouvelle administration déploie des efforts pour y remédier. L’aérodrome, principalement utilisé par les fonctionnaires des Nations unies en mission dans la région Androy, sera mieux exploité.
« Il n’y a pas assez de travail. Soit on est fonctionnaire, soit on travaille pour des organismes onusiens ou autres, soit on a trouvé quelque chose dans les sociétés minières des communes voisines, soit on est commerçant », énumère Jean Enock, un jeune d’Ampanihy.
L’implantation d’usines ou d’industries de transformation minière est vivement sollicitée. Ampanihy repose sur un sous-sol riche en labradorite, en graphite et en or.
Mirana Ihariliva