ALLOCUTION DU PRÉSIDENT - Le ministre de l’énergie Olivier Jean Baptiste limogé

Le ministre de l’énergie et des hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste, est limogé. Cette décision survient après les manifestations anti-délestage qui ont dégénéré en pillages.

L’ancien ministre Olivier Jean Baptiste.

Le président Andry Rajoelina a annoncé, hier en début de soirée, le limogeage du ministre de l’énergie et des hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste. La décision intervient dans un contexte marqué par la colère sociale face aux délestages et aux coupures d’eau, qui a conduit à une manifestation dégénérant en pillages dans la capitale.

Dans une allocution télévisée sur la chaîne nationale TVM, le chef de l’État a expliqué que ce limogeage est la conséquence de retards considérables dans la mise en œuvre des solutions destinées à renforcer la production énergétique. Les blocs moteurs destinés à la centrale thermique d’Ambohimanambola (d’une capacité de 105 mégawatts), ainsi que les équipements pour le parc solaire de 50 mégawatts, étaient restés immobilisés au port de Toamasina pendant près de deux ans.

« Le ministre a failli à ses fonctions, par conséquent j’ai décidé de le limoger », a déclaré Andry Rajoelina, soulignant l’urgence d’une action rapide pour répondre aux besoins en électricité.

Le président s’est exprimé pour la première fois sur la manifestation anti-délestage de jeudi, qui a dégénéré en une vague de pillages et de destructions.

Légitimité

« C’est inacceptable et je condamne fermement les destructions, les pillages et le vandalisme », a-t-il affirmé, appelant au respect de l’ordre public.

Tout en dénonçant ces débordements, il a reconnu la légitimité des revendications des jeunes à l’origine du mouvement. Ces derniers protestaient contre les coupures récurrentes d’électricité et d’eau, touchant Antananarivo et plusieurs autres localités. Le Président a toutefois accusé certains acteurs politiques d’avoir instrumentalisé la mobilisation : « Des politiciens ont profité de la situation pour soudoyer des individus recrutés spécialement pour mener ces pillages. Leur plan était déjà visible sur les réseaux sociaux », a-t-il précisé.

Face à l’ampleur des incidents, le Président a appelé les forces de défense et de sécurité à rétablir l’ordre et à protéger les biens de la population. Il a salué les efforts déployés pour sécuriser la capitale et prévenir de nouvelles violences.

Tsilaviny Randriamanga

2 Commentaires

  1. Un président de la république dépité , marqué et épuisé ! Les traits tirés avec une allocution expéditive dans un endroit presque lugubre . En limogeant ce ministre on pourra affirmer qu'il n'a rien compris à cette révolte populaire . Toujours la réthorique de diabolisation de l'opposition qui n'a rien à avoir avec cette manifestation bon enfant et surtout en s'appuyant sur les forces de répression pour espérer s'accrocher au pouvoir . Ce qui est grave c'est qu'il minimise les morts à cause de la violence barbare des éléments cagoulés de la gendarmerie sous l'ordre d'un général retraité président du sénat en disgrâce dans l'opinion ! Ces événements ne se résument pas comme on veut l'insinuer au pillage provenant justement du rang de ce pouvoir mais de la volonté inébranlable d'une grande majorité des Malgaches de se débarrasser d'un autocrate qui n'a jamais cessé de les mentir et les appauvrir !

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  2. Je ne suis pas citoyen malgache et, pour tout dire, je connais encore mal la Grande Île. Si, actuellement, je parcours avidement la presse à propos des manifestations qui endeuillent Madagascar, c’est parce que je compte m’y rendre pour une visite de trois semaines.
    Je ne prétends pas jouer les experts, mais je crois que l’État malgache souffre du syndrome commun à beaucoup de pays anciennement colonisés : une fois les colonisateurs chassés, ces nations se sont retrouvées mal préparées à assumer une indépendance pourtant ardemment désirée, censée apporter à la population un véritable bien-être économique et social.
    Je ne défends pas le président actuel, ni sa politique, ni son gouvernement. Mais tout de même, Madagascar est indépendant depuis juin 1960. Quels sont les grands travaux d’infrastructures et d’aménagements urbains à mettre au crédit des différents gouvernements qui se sont succédé depuis cette date ?
    Les fréquentes coupures de courant et la pénurie d’eau ne sont pas de simples accidents : elles ont des causes plus profondes, parmi lesquelles la corruption endémique. Le président pourra bien limoger autant de ministres qu’il le souhaite, il pourra même être renversé et remplacé par un autre : RIEN n’y fera si des mesures draconiennes ne sont pas prises pour éradiquer, ou du moins combattre très sérieusement, la corruption.




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