![]() |
Réunion entre les autorités malgaches et la CRBC, le 5 août, pour le redressement de la SMATP. |
L’État malgache tente de sauver la Société Sino-Malagasy des Travaux Publics (SMATP), une entreprise aujourd’hui en grande difficulté malgré une participation publique de 30,5 % dans son capital. Face aux pertes accumulées depuis plusieurs années, liées à une gestion défaillante et à l’arrêt des grands chantiers, une réunion s’est tenue ce mardi entre les autorités malgaches et les représentants chinois.
Cette rencontre a rassemblé plusieurs membres du gouvernement, dont les ministres de l’Économie, des Travaux publics et des Affaires étrangères, ainsi que le président du Conseil d’administration de la SMATP. La partie chinoise était représentée par la China Road and Bridge Corporation (CRBC).
Plusieurs décisions ont été prises. D’abord, une restructuration managériale et financière de l’entreprise sera engagée. Ensuite, la convention de 1986 entre Madagascar et la Chine sera revue. « Il est temps de mettre à jour nos accords pour qu’ils répondent mieux aux réalités actuelles, tout en garantissant une gestion plus transparente », a précisé un cadre du ministère de l’Économie et des Finances.
Parmi les points sensibles figure la séparation des fonctions entre la SMATP et la CRBC. « Cette clarification est nécessaire pour éviter tout conflit d’intérêt », a affirmé un membre du Conseil d’administration.
Par ailleurs, le gouvernement malgache sollicitera un appui matériel de la part de la Chine. Selon les représentants chinois, ce soutien pourrait se traduire par la fourniture d’équipements techniques nécessaires à la reprise des activités.
Financement suspendu
Enfin, un partenariat renforcé sera mis en place entre la SMATP et les collectivités territoriales (État, régions, communes), sous la supervision du ministère des Travaux publics, afin de redémarrer les chantiers routiers.
Ce plan de sauvetage arrive après une longue période de paralysie du secteur. La crise politique de 2009-2010 avait entraîné la suspension des financements internationaux, notamment ceux de la Banque mondiale, de l’Union Européenne et du FMI. En l’absence de projets, les chantiers se sont arrêtés, les entreprises du BTP ont fermé les unes après les autres, et les ouvriers se sont retrouvés sans emploi.
Pour les autorités, cette relance de la SMATP est bien plus qu’un simple redémarrage. « Ce plan de redressement n’est pas une réparation temporaire, c’est une reconstruction complète de l’entreprise », a expliqué un haut responsable du ministère de l’Économie. Le gouvernement espère ainsi redonner à la SMATP un rôle clé dans la modernisation des infrastructures nationales et relancer l’économie locale.
Irina Tsimijaly