CORRUPTION - Les victimes de corruption dans l’omerta

Liantsoa Rakotoarivelo.

La loi du silence règne dans le milieu scolaire, où les cas de corruption continuent de sévir. C’est le constat alarmant dressé par Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) à travers une évaluation des risques de corruption dans le secteur éducatif, présentée hier à l’hôtel Carlton, à Anosy.

Selon Liantsoa Rakotoarivelo, chargée du projet Éducation au sein de l’ONG, cette omerta est avant tout nourrie par la peur des représailles.

« Les gens ont peur puisqu’ils ne jouissent d’aucune protection. Ils préfèrent ainsi garder le silence plutôt que de dénoncer les faits dont ils sont victimes », a-t-elle expliqué.

L’absence d’un cadre juridique précis pour protéger les lanceurs d’alerte et les défenseurs des droits humains complique davantage la situation.  La non-adoption de la proposition de loi dans ce domaine contribue à maintenir les victimes dans une posture de repli et d’évitement.

« Plutôt que de dénoncer, elles choisissent de s’éloigner ou de couper les liens, par crainte de représailles », ajoute la responsable.

Un autre obstacle majeur réside dans l’absence ou l’inefficacité de centres d’écoute dédiés à la réception et au traitement des plaintes liées à la corruption en milieu scolaire. Sans dispositifs d’accompagnement sûrs et confidentiels, les signalements restent rares, voire inexistants.

Les résultats de l’étude menée par TI-IM dans six régions de Madagascar révèlent que les formes les plus courantes de corruption touchent directement les élèves et les familles : paiement de pots-de-vin lors des inscriptions, favoritisme dans l’attribution des places, et même des cas de sextorsion lors de la préparation aux examens. Le recrutement d’enseignants fonctionnaires est également entaché de pratiques douteuses, selon les témoignages recueillis.

Tsilaviny Randriamanga

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