Clôturée hier au Novotel Alarobia, la Semaine de l’industrialisation de la SADC a suscité de vives attentes. Madagascar affiche de grandes ambitions malgré les retards.
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Des stands ont été érigés au Novotel Alarobia à l’occasion de la Semaine de l’industrialisation de la SADC. |
La 8e édition de la Semaine de l’industrialisation de la SADC s’est achevée hier, au Novotel Alarobia, dans une ambiance à la fois festive et engagée. Ministres, experts, entrepreneurs, étudiants et partenaires régionaux ont répondu présents pour discuter de l’avenir industriel de l’Afrique australe. Pour clôturer l’événement, des jeunes lauréats du concours « Rallye des industries » ont exprimé leur volonté d’être acteurs du changement. Des animations culturelles ont également ponctué la cérémonie.
Madagascar, en tant que pays hôte, se trouve désormais face à une responsabilité majeure. Dans son discours, le ministre de l’Industrialisation et du Commerce, David Ralambofiringa, a lancé un appel fort : « Il est temps de passer à l’action. » Il a rappelé que l’industrialisation ne concerne pas seulement les usines, mais tout un écosystème : producteurs, transporteurs, financiers, consommateurs… Tout le monde a un rôle à jouer.
Selon lui, cette semaine n’était pas qu’une vitrine. C’était un véritable laboratoire de solutions et un tremplin vers des projets concrets. Il a insisté sur la nécessité de produire localement ce que nous consommons, et de transformer sur place ce que nous exportons encore à l’état brut.
Ambition à concrétiser
Mais cette ambition se heurte à une réalité : lors de la remise des prix aux entreprises de l’année, Madagascar ne figurait pas dans la liste. Les distinctions sont allées à d’autres pays de la SADC, mieux positionnés dans des secteurs comme la transformation de viande ou la gestion de produits stratégiques.
Les chiffres confirment cette situation. Selon le Trade Map, les exportations malgaches vers les pays membres de la SADC ne représentent que 4,66 % du commerce extérieur. Les importations, elles, atteignent 6 %, créant une balance commerciale déficitaire. C’est un signal d’alerte. Tiana Rasamimanana, président du Syndicat des industries de Madagascar, reste confiant : « Nos produits sont de qualité, nous pouvons exporter. » Il appelle à un soutien massif à l’industrie locale.
Des initiatives ont déjà vu le jour : un programme pour renforcer la compétitivité, et un protocole signé avec l’Inde. Mais pour que cela porte ses fruits, Madagascar doit renforcer ses chaînes de valeur, consommer ses propres produits, et s’intégrer pleinement dans la dynamique régionale.
Irina Tsimijaly