Les véhicules affluent sur le premier tronçon de l’autoroute Antananarivo-Toamasina depuis son ouverture. Pourtant, d’autres moyens de transport interdits, ainsi que des piétons, y circulent également.
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Des riverains ont emprunté le premier tronçon de l’autoroute pour le découvrir. |
Rouler sur le tronçon Ambodifasina-Ambohimanga, récemment ouvert, inquiète des conducteurs. « Il y a de nombreux obstacles imprévisibles pouvant provoquer des accidents. Beaucoup ne maîtrisent pas la circulation sur l’autoroute », témoignent des automobilistes qui l’ont empruntée hier.
À l’entrée et à la sortie, des agents de circulation rappellent que la route est interdite aux bicyclettes, aux piétons et aux camions. Et dans les premiers kilomètres, des panneaux de signalisation informent les conducteurs qu’il est strictement interdit d’utiliser un téléphone et que la vitesse maximale autorisée est de 100 km/h.
Pourtant, sur cette voie « spacieuse », certains véhicules roulent largement au-dessus de la limite indiquée. Plus inquiétant encore, des cyclistes et des charretiers empruntent le tronçon, tandis que des piétons marchent sur le bord, qui n’a pas de trottoir. Une charrette a circulé sur la voie de gauche, en sens interdit. Un homme a été également vu marchant calmement en plein milieu de la route, sur la séparation des deux voies, hier. D’autres habitants des villages longeant l’infrastructure traversent la chaussée sans souci. « Nous habitons de l’autre côté de la route, dans ces villages à l’Est, et chaque dimanche nous traversons pour aller prier dans notre église. Traverser ne nous fait pas peur, car nous regardons bien des deux côtés », explique Hanitra, une résidente de Manankasina.
Usages détournés et risques d’accidents
Certains font plusieurs allers-retours tous les jours pour faire la lessive, construire des briques.
Cette route est également fréquentée par des touristes locaux qui s’arrêtent pour des photos en plein milieu ou sur le bord, afin de passer du temps en famille. Par ailleurs, comme l’infrastructure ne dispose pas encore de balises sur le bord, des habitants ont improvisé des voies pour rejoindre les villages le long de la route. Un groupe de motards a frôlé un accident en raison de l’une de ces sorties improvisées, hier. « Des véhicules ralentissent soudainement pour tourner à droite alors qu’on roule à 100 km/h. Il ne devrait pas y avoir de voies d’accès aux villages ici. Au moins, il faudrait une signalisation », déclare l’un d’eux.
Les automobilistes estiment qu’il est nécessaire de sensibiliser tous les usagers de cette route, mais aussi les habitants vivant à proximité, aux règles de circulation afin de prévenir les accidents.
« Il faut surtout apprendre aux automobilistes qu’il faut rouler à droite et que l’autre voie ne doit être utilisée que pour le dépassement », indiquent-ils. Les résidents demandent, quant à eux, l’installation de passages pour piétons.
Miangaly Ralitera