Un déluge et une avalanche de grêlons dans l’Avaradrano en plein hiver. C’est du jamais vu, mais un fait qui deviendra coutumier au fil des années. Le monde est en pleine mutation et le changement climatique est de plus en plus visible, à l’image des équipes de football européennes qui s’africanisent alors que les Barea s’européanisent. Il n’y a aucun mal à cela si tous les succès et la pauvreté changent également de camps. Enfin, on pourra devenir riche de notre pauvreté.
Pour une fois, la nature nous a gâtés, alors que l’Europe, l’Asie et l’Amérique sont ravagées par un incendie, tel un feu éternel, et rôties par une canicule sans précédent. À la longue, les pays pollueurs devraient se soumettre aux résolutions du COP 21 à Paris.
La pluie arrive au moment où la Jirama évoque un étiage précoce pour trouver des prétextes fallacieux au délestage. Mal lui en prit si la pluie a définitivement choisi son calendrier. Il faudra trouver d’autres arguments plus farfelus pour justifier une explication tirée par les cheveux.
On ne peut que se réjouir de cette bénédiction au moment où l’Église FJKM a porté son dévolu sur un pasteur qui sait très bien conjuguer tous les temps. C’est peut-être bon signe, car on a tout à gagner. Le calendrier scolaire pourrait finalement être calé sur la période de pluie. Le calendrier culturel pourrait permettre de récolter trois fois du riz dans l’année sans devoir emprunter des techniques étrangères que les ingénieurs de la Fofifa eux-mêmes ont mises au point.
Eureka. Il fallait y penser. Il suffit de prier pour qu’il n’y ait qu’une seule saison, celle de la pluie, dans l’année, et le kere s’inscrive dans les notes du passé.
Justement, la pluie concomite avec la période des feux de brousse. Il n’est plus nécessaire d’investir dans un canadair. Seul hic, il serait difficile de faire admettre aux citoyens que les feux de brousse réduisent la pluviométrie. Ironie de la météo, le contraire apparaît de manière flagrante. Jusque-là, on leur a appris à croire tout simplement.
Sylvain Ranjalahy