Ji Ping, ambassadeur de Chine à Madagascar, défend une aide « sans conditions ». Il affirme qu’elle respecte la souveraineté du pays et répond aux besoins de la population.
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Ji Ping a souligné que les aides chinoises sont sans contrepartie. |
L’ambassadeur de la République populaire de Chine à Madagascar a réagi aux propos récents de son homologue de l’Union européenne. Dans une publication diffusée sur sa page Facebook, ce dernier a critiqué, de manière indirecte, la dotation de véhicules protocolaires accordée à Madagascar dans le cadre du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), affirmant que l’Union européenne privilégie une aide « utile et durable », loin des « voitures de luxe ». En réponse, Ji Ping a défendu la politique de coopération chinoise, affirmant que l’aide apportée par Pékin est « dénuée de toute condition ».
« La Chine respecte toujours la souveraineté de Madagascar et n’attend rien en retour de son aide », a-t-il déclaré, vendredi, à l’ambassade de Chine à Nanisana, suggérant ainsi, sans citer explicitement l’Union européenne, que certaines formes d’assistance étrangère sont assorties de conditions politiques ou administratives.
Coopération humanitaire
Pour appuyer ses propos, l’ambassadeur a mis en avant plusieurs exemples concrets des contributions de la Chine à Madagascar, notamment dans les domaines humanitaire et social. Il a rappelé l’engagement de la mission médicale chinoise, présente depuis plus de cinquante ans, qui déploie des médecins jusque dans les zones les plus reculées pour offrir gratuitement soins et interventions chirurgicales aux populations les plus vulnérables. « Grâce à leur engagement, plus de cinq millions de patients malgaches ont pu être soignés », a-t-il précisé.
Ji Ping a également cité les actions menées par la Chine face aux catastrophes naturelles qui affectent régulièrement Madagascar : cyclones, inondations, ou encore sécheresse chronique dans le Sud. « Nous avons fourni ce dont les habitants avaient besoin : des semences, de l’eau potable, du riz… Toutes ces aides sont peut-être passées inaperçues aux yeux de l’ambassadeur de l’Union européenne », a-t-il ironisé, en soulignant l’aspect concret et immédiat de cette assistance.
Par cette prise de position, la Chine cherche à réaffirmer sa doctrine de non-ingérence et de coopération fondée sur le respect mutuel. Elle oppose implicitement son approche à celle d’autres bailleurs qui, selon elle, conditionnent leurs appuis à des critères de gouvernance ou à des réformes institutionnelles. « La Chine n’intervient pas dans les affaires internes de Madagascar. Nos relations sont basées sur le respect mutuel, la confiance et un partenariat équilibré », a conclu l’ambassadeur.
Tsilaviny Randriamanga