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Un match opposant Madagascar (rouge) au Ghana au mois de mars. |
Privés d’une préparation adéquate et contraints de jouer leur match à domicile au Maroc, les Barea entrent dans la compétition avec de nombreuses incertitudes. Le Tchad et la Centrafrique seront les premiers juges.
À quinze jours de leur entrée en lice dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, les Barea avancent dans l’incertitude pour les deux matches comptant pour la septième et la huitième journée, contre la Centrafrique le 4 septembre et le Tchad le 8 septembre, sur le terrain de Larbi Zaouli, au Maroc.
L’équipe dirigée par le Franco-Portugais Corentin Martins, le sélectionneur malgache, jouera deux rendez-vous déjà décisifs dans un groupe où chaque point comptera. Pourtant, la préparation malgache reste minimale, pour ne pas dire inexistante. Aucun regroupement n’a été organisé depuis plusieurs mois, et la sélection sort d’une lourde défaite 0-3 contre le Ghana, dernier souvenir amer en match officiel en attendant la fenêtre FIFA.
À ce manque de rythme s’ajoute une contrainte majeure : faute de stade homologué à Madagascar, les Barea devront disputer leur match « à domicile » au Maroc. Ce déplacement permanent gomme l’avantage du terrain et prive l’équipe de l’appui de son public.
Au-delà de l’aspect psychologique, cette situation alourdit la logistique et complique la recherche de repères collectifs, à l’heure où la cohésion devient cruciale.
Sur le plan sportif, Corentin Martins devrait s’appuyer sur ses cadres expatriés comme Rayan Raveloson, Loïc Lapoussin… dont l’expérience reste indispensable. Mais l’état de forme est disparate : certains évoluent dans des championnats européens à peine entamés, d’autres n’ont pas encore commencé.
Aucun droit à l’erreur
Dans ce contexte, la question des renforts locaux est centrale. Le sélectionneur pourrait intégrer des éléments issus de la sélection CHAN, à l’image de Lalain’Arinjaka Ramandimbisoa, connu sous le nom de Toldo comme gardien de but, Elysé Tony Randriamanampisoa, Lalaina Rafanomezantsoa, Fenohasina Giles Razafimaharo… qui ont montré un vrai potentiel en CHAN. Leur présence apporterait de la fraîcheur et un supplément d’engagement, même si le fossé entre la scène locale et le haut niveau africain reste important.
La Fédération poursuit en parallèle son travail de détection de nouveaux binationaux susceptibles de renforcer l’équipe, mais ces arrivées se feront dans l’urgence. Face à la Centrafrique puis au Tchad, Madagascar n’aura pas le droit à l’erreur. Un faux pas compromettrait d’entrée l’espoir de rester dans la course à la qualification.
L’exil marocain, l’absence de préparation et le manque de continuité collective sont autant de handicaps. Mais pour viser un Mondial historique, les Barea devront transformer ces faiblesses en un moteur de combativité. Car au-delà du résultat immédiat, c’est la crédibilité même du projet Barea avec Corentin Martins qui se jouera dès ces premières confrontations.
Donné Raherinjatovo