Les résultats des examens nationaux 2025 révèlent un net fléchissement. Enseignants et spécialistes expriment leur inquiétude face à cette régression.
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Des élèves et parents d’élèves consultant les résultats des examens affichés dans un centre d’examen l’année passée. |
La publication des résultats du baccalauréat 2025 confirme une tendance préoccupante. À Toamasina, le taux de réussite s’établit à 55,36 %, contre 66,30 % en 2024. À Mahajanga, il recule légèrement à 59,77 %, contre 61,89 % l’année précédente. À Toliara, la chute est brutale : 43,14 % contre 63 % en 2024. Seule Fianarantsoa enregistre une progression, avec 57,98 % de réussite, contre 55,15 % l’an dernier.
Le brevet d’études du premier cycle (BEPC) accuse lui aussi un repli. Après 62 % en 2023, puis une hausse à 67,97 % en 2024, le taux retombe à 58,95 % cette année, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Éducation nationale. Il s’agit du niveau le plus bas depuis trois ans.
Causes multiples
Cette évolution alarme enseignants et experts. Pour Maurice Ratelolahy, professeur de physique-chimie, « les candidats tendent à se reposer sur des outils qui affaiblissent leur logique et leur curiosité scientifique ». Selon lui, cela pèse sur les résultats en mathématiques, en physique-chimie et en sciences de la vie et de la Terre.
D’autres facteurs sont mis en avant. L’usage excessif des réseaux sociaux détournerait une partie des élèves de leurs priorités scolaires. Le sociologue Aldo Rakoatoarilala souligne pour sa part « le manque de suivi, aussi bien du côté des parents que des établissements ». Selon lui, un encadrement plus rigoureux constitue une condition essentielle pour enrayer le déclin du niveau.
Face à ces constats, le système éducatif malgache apparaît dépassé. Plusieurs enseignants estiment qu’une réforme structurelle s’impose. « Le ministère doit mieux encadrer le choix des séries afin d’orienter les élèves plus judicieusement. Parmi les pistes, la suppression de certaines filières redondantes, comme A1 et A2 par rapport à la série L, ou encore la rationalisation des séries S, D et C », souligne un enseignant.
Mialisoa Ida