CONSOMMATION - Des signes de reprise après la vague d’intoxications alimentaires

La reprise du secteur de la restauration se fait lentement après les intoxications alimentaires. Si certains produits attirent à nouveau les clients, d’autres suscitent toujours de la méfiance.

 Les oeufs se vendent difficilement à Antohomadinika.

Certaines activités liées à la restauration commencent à reprendre vie, après la vague d’intoxications alimentaires qui a sévi dans plusieurs grandes villes, au mois de juin. Les clients reviennent progressivement chez les restaurateurs, gargotiers, traiteurs événementiels et pâtissiers. La population semble sortir peu à peu de la psychose. 

« La situation s’améliore depuis environ deux semaines. Nous commençons à recevoir de nouvelles commandes pour des mariages et des fiançailles », témoigne Cynthia, gérante de Resto By Gascar Lavage, le week-end dernier.

Dans les vitrines des gargotes, les macédoines de légumes à la mayonnaise font également leur réapparition. « Les clients les commandent désormais sans crainte, ce n’est plus comme avant », affirme Armande Landinirina, gargotière.

La vente d’œufs, qui avait drastiquement chuté, enregistre elle aussi un léger rebond. « À un moment, nous n’arrivions pas à écouler nos stocks. On a dû baisser le prix jusqu’à 280 ariary l’unité, car les œufs ne se conservent pas longtemps. Mais depuis une semaine, les prix sont remontés à 400, voire 500 ariary », indique Angelo, vendeur d’œufs à Antohomadinika.

Malgré ces signes encourageants, la reprise reste incomplète. « L’activité reprend, mais nous n’avons pas encore retrouvé notre rythme d’avant. Autrefois, nous étions obligés de refuser des clients. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui. Les fêtes d’anniversaire, par exemple, sont devenues rares », souligne Cynthia R.

Faiblesse des ventes

La filière charcuterie, quant à elle, peine toujours à se relever. « Nous n’en proposons plus dans nos menus, sauf à la demande », confie un traiteur. Les donuts ont aussi disparu des cocktails. « Certaines personnes gardent un traumatisme de cet aliment. D’autres les évitent, car ils sont devenus sujets à moqueries et polémiques pendant les fêtes », ajoute-t-il.

Les commerçants d’œufs à Antohomadinika déplorent aussi la faiblesse persistante des ventes. 

« Nos principaux clients sont les restaurants. Certains établissements à Anosivavaka, Anosy ou Ivato nous achetaient chacun cinq cents œufs par jour. Ils ne sont toujours pas revenus. Or, les œufs se conservent mal, c’est pourquoi les prix baissent à nouveau », explique Angelo. Du côté des producteurs, notamment à Mahitsy, l’inquiétude est également palpable. « Le coût de l’alimentation animale augmente, mais le prix de vente des œufs ne suit pas », déplore l’un d’eux.

La mortadelle a été citée par le ministère de la Santé publique comme à l’origine du botulisme à Ambositra, ayant tué au moins dix-sept personnes, suite à une mauvaise conservation. À Antananarivo, le drame ayant emporté une trentaine de personnes a eu comme origine un empoisonnement, selon le ministère. L’intoxication alimentaire, tout comme le botulisme, est évitable si l’hygiène et la chaîne du froid sont respectées.

Miangaly Ralitera

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