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Fanja, Zamabe et Harinantenaina, gardiens des traditions. |
Une conférence captivante a réuni passionnés et étudiants autour des secrets du Sata, du Fanorona et du Sikidy à l’ADMC Craam, Université d’Antananarivo.
Dès 13h30, la salle de l’ADMC Craam s’est remplie de passionnés venus assister à une conférence sur le Sata, le Fanorona et le Sikidy. Organisée sous la direction d’Eklyps, elle a réuni trois intervenants : Fanja Rakotondrajao, Zamabe Fanorona et Harinantenaina Mathyas.
En première partie, le groupe Mpamaliha a offert un répertoire traditionnel entraînant au son du valia et du kabosy, pour assurer l'ouverture et l'animation de la conférence. Puis, place au cœur du sujet, où chaque intervenant a expliqué les principes du Fanorona Telo (sora-zanahary), fondé sur trois valeurs clés — droiture, justice et consensus — garantes de l’équilibre social.
Pacte collectif
Le Sata, quant à lui, a été présenté comme un code moral et social ancestral, un ensemble de règles orales régissant la vie communautaire. Héritées des anciens rois et transmises de génération en génération, ces prescriptions fixent les devoirs, interdisent certaines pratiques et renforcent l’harmonie entre les membres de la communauté. Plus qu’une loi, le Sata incarne un pacte collectif visant à préserver l’ordre et le respect mutuel.
Le Sikidy a été présenté comme un art divinatoire lié aux mathématiques, fonctionnant sur un système binaire (0 et 1) et 16 cases (efitra). Son histoire, héritée du Moyen-Orient mais attestée à Madagascar dès le IXe siècle, témoigne d’un savoir à la fois scientifique et spirituel.
En parallèle, des produits artisanaux vita Malagasy de Fanja Rakotondrajao ont été proposés sur place, notamment des savons, huiles essentielles et baumes.
Entre musique, échanges et découverte des savoirs ancestraux, cette rencontre a confirmé que le Sata, le Fanorona et le Sikidy restent des piliers vivants de la culture malgache.
Cassie Ramiandrasoa